Le soldat franco-israélien ayant exécuté un Palestinien désarmé reconnu coupable d’homicide

 Le soldat franco-israélien ayant exécuté un Palestinien désarmé reconnu coupable d’homicide

Elor Azria


Son geste avait provoqué un vif émoi et profondément divisé la société israélienne. Le soldat franco-israélien avait été filmé en train d’achever d’une balle dans la tête un Palestinien blessé et désarmé après une agression au couteau. Il a été reconnu coupable d'homicide par la justice militaire israélienne, qui annoncera sa peine ultérieurement.


 


Exécution filmée


Le 24 mars dernier en Cisjordanie occupée, le soldat Elor Azria avait exécuté un assaillant palestinien, Abdel Fattah al-Sharif, à terre et blessé, ne pouvait plus représenter de menace. Les juges du tribunal militaire ont donc décidé de le condamner pour homicide, un crime pour lequel il encourt jusqu’à 20 de prison.


Son cas a profondément divisé les Israéliens, entre ceux qui plaident pour le respect par l'armée de valeurs éthiques comme l'usage proportionnel de la force et ceux qui au contraire défendent le militaire en invoquant la multiplication des attaques palestiniennes. Des échauffourées ont même éclaté devant le tribunal entre des soutiens du soldat et les forces de l’ordre peu avant l’énoncé du verdict. Quelques semaines après son geste, un sondage révélait même que 57 % des Israéliens estimaient que le soldat n’aurait pas dû être arrêté, et une pétition en ligne appelant même à lui décerner une médaille avait recueilli plusieurs dizaines de milliers de signatures.


Son procès était pourtant voulu par l’état-major de l’armée, qui s’est ainsi démarqué d’une grande partie de la droite et de personnalités politiques de premier plan. Avant de devenir ministre de la Défense, Avigdor Lieberman avait signifié son soutien au soldat en assistant au début de son procès. Désormais détenteur de l'un des plus importants portefeuilles gouvernementaux, il a indiqué ne pas aimer le jugement, tout en appelant à le respecter et « à faire preuve de retenue ».


 


« Elor Azaria savait ce qu'il faisait »


Le jeune soldat a plaidé non-coupable. Il pensait que le Palestinien dissimulait sous ses vêtements une ceinture d'explosifs, ont expliqué ses avocats. Ces derniers ont aussi argué, contre les conclusions de l'autopsie, que le Palestinien était déjà mort quand le sergent avait tiré.


La présidente de la cour a cependant mis à bas une à une les lignes de défense des avocats d'Elor Azaria. Elle a retenu les témoignages selon lesquels le soldat avait déclaré sur place que le Palestinien méritait de mourir. « Elor Azaria savait ce qu'il faisait », a-t-elle dit, ajoutant que le Palestinien était mort « inutilement ».


Rached Cherif


(Avec AFP)

Rached Cherif