« La mythomane du Bataclan » : enquête judiciaire et psychologique

 « La mythomane du Bataclan » : enquête judiciaire et psychologique

L’entrée du Bataclan à Paris le 13 novembre 2017, deux ans après l’attentat jihadiste• Crédits : CHRISTOPHE ARCHAMBAULT – AFP

Pendant plus de deux ans, Florence M. se faisait passer pour une victime des attentats du Bataclan du 13 novembre 2015. Vertigineux, son parcours est aujourd’hui immortalisé dans un livre. Publié ce jeudi aux éditions Goutte d’or, La Mythomane du Bataclan du journaliste Alexandre Kauffmann mêle deux enquêtes qui se répondent. D’abord, une enquête judiciaire décortiquant point par point une invraisemblable arnaque montée minutieusement, avant de s’attaquer au versant psychologique de l’affaire. L’auteur plonge alors le lecteur dans les mécanismes de cette pathologie qu’est la mythomanie.

La Mythomane du Bataclan est le résultat d’un an d’enquête approfondie menée par le journaliste indépendant sur le parcours de Florence M., fausse victime du Bataclan, condamnée à quatre ans et demi de prison en 2018 pour escroquerie aggravée. L’auteur s’est appuyé sur les pièces du dossier judiciaire, les témoignages des vraies victimes et la correspondance Facebook de Florence, âgée de 45 ans au moment des faits.

En fouillant les archives numériques de Life for Paris, une association lancée sur Facebook  pour avenir en aide aux victimes des attentats, Alexandre Kauffmann a pu se rendre compte de l’importance et de l’implication de Florence M., alias Flo Kitty sur le réseau social, au sein de ce groupe qu’elle a contacté juste après le drame. Très investie, elle apportera un soutien considérable aux membres de l’association.

Comble de l’histoire, comme l’explique Alexandre Kaufmann sur France Inter , Florence sera la première à débusquer les fausses victimes, étant chargée au sein de la structure d’accueillir les nouveaux survivants et enquêter sur leur présence au Bataclan. Parce qu’en la matière, Florence M. n’est pas une exception. Qu’il soit d’ordre psychologique ou financier, le phénomène des fausses victimes est assez répandu. Dans le cas de Florence, arnaqueuse récidiviste, elle aura touché 25.000 euros d’indemnisation, au titre de victime.

Les attentats du 13 novembre 2015, au Bataclan, dans les terrasses de plusieurs cafés, et au Stade de France à Saint-Denis, avaient fait 130 morts, et 350 blessés.

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Malika El Kettani