La pandémie Covid-19 a coûté à la Tunisie 5 milliards de dinars

 La pandémie Covid-19 a coûté à la Tunisie 5 milliards de dinars

Diplômé de l’Ecole Centrale de Paris (1998), Nizar Yaîche était, avant de devenir ministre, expert international en stratégie, développement économique et financier, secteur public, digitalisation et nouvelles technologies. Il est ingénieur-économiste de formation.

5 milliards de dinars, soit environ 1.5 milliards d’euros. C’est ce qu’aurait coûté à ce jour le Coronavirus et les mesures y afférent à l’Etat tunisien. Ce dernier n’en finit pas de réévaluer le préjudice subi. Dernière évaluation en date, celle annoncée le 9 juillet par le ministre des Finances Nizar Yaîche.     

« Les finances publiques sont actuellement confrontées à une situation très difficile », a déploré le ministre, indiquant qu’une enveloppe supplémentaire de 8 milliards de dinars doit être injectée dans le budget de l’Etat pour couvrir les dépenses.

« Quand on additionne ces deux chiffres, 5 milliards + 8 milliards, cela fait beaucoup trop pour une année », a-t-il regretté.

 

Des données macroéconomiques alarmistes

Nous avions prévu un déficit public avoisinant 3% du PIB, prévus dans la loi de finances de 2020. La réalité est que ce déficit sera nettement au-dessus de cette estimation, autour de 5%.

Au cours du même entretien, le ministre des Finances est également revenu sur l’endettement public qui selon lui va encore s’aggraver, pour dépasser les 85% en 2020, contre 72% initialement prévus.

« Pour sortir de la crise, affirme-t-il, la priorité est de mettre en place un programme de sauvetage économique du pays au titre des 12 mois à venir, si nous voulons être en mesure de réussir la prochaine phase de relance économique ».

« Celle-ci demeure, certes, tributaire de l’amélioration de l’environnement des affaires et de l’investissement, mais surtout du climat politique dans le pays », a-t-il cependant tempéré. Allusion à l’épée de Damoclès qui pèse sur le gouvernement Fakhfakh depuis qu’une commission d’enquête parlementaire enquête sur les conflits d’intérêt qui pèsent sur le numéro 1 de l’exécutif.

Nizar Yaîche poursuit en rappelant que la plupart des agences internationales de notation financière consacrent 50% de la note à ce dernier facteur de la stabilité politique. « Les tiraillements politiques n’arrangent ni les investisseurs privés ni étrangers », a-t-il conclu.

Dans la même journée de jeudi, le ministre de la Santé, s’est quant à lui voulu rassurant. Le ministre Abdellatif Mekki souligne que le territoire tunisien est désormais totalement prémuni contre les contaminations dites horizontales et locales par le Coronavirus, en particulier dans les zones touristiques. Les nouveaux 10 tests positifs enregistrés hier étant en effet tous issus de cas importés.

Seif Soudani