Culture – La Belle Histoire, du théâtre d’impro tout terrain

 Culture – La Belle Histoire, du théâtre d’impro tout terrain

Mélanie Sandt et Greg Allaeys de la compagnie La Belle Histoire, à Amiens. Crédit photo : Compagnie La Belle Histoire

Avec la Compagnie La Belle Histoire, Greg Allaeys utilise l’impro pour toucher des publics éloignés du théâtre, en respectant les gestes barrières. Interview.

 

LCDL : Cette compagnie de théâtre militant existe depuis 20 ans. Avec la crise sanitaire que nous venons de traverser, vous avez dû repenser votre façon de travailler, racontez-nous…

Greg Allaeys  : La Fédération des acteurs de la solidarité nous a proposé d’entamer une tournée à travers la région des Hauts-de-France, à destination des centres d’hébergements sociaux et des foyers où résident par exemple des femmes victimes de violence ou des mineurs isolés.

Cette tournée nous permet de travailler, toujours en extérieur, avec des publics parfois touchés par les addictions tels que l’alcool ou le cannabis, et pour qui le confinement a souvent été compliqué. Ensemble, nous écrivons une histoire, puis nous improvisons les dialogues.

On essaie de récolter des informations sur les participants en amont, pour absorber leur réalité. Puis on pose un paravent, quelques accessoires et on se lance, en jouant 30 minutes. Puis, on discute, on échange. Et on les écoute parfois « dégueuler », passez-moi l’expression, leur solitude. Le spectacle est en réalité un prétexte.

Nous sommes une sorte de théâtre tout terrain, nous jouons sur les parkings, dans les jardins et, à Arras, nous avons même joué au pied d’un immeuble avec le public qui était au balcon !

En quoi, à titre personnel, la crise du Covid a ébranlé votre créativité ?

Les premiers jours ont été difficiles. J’ai ressenti une forte chape de plomb, une angoisse qu’il a fallu gérer et, très vite, une grande culpabilité.

Depuis le temps que je me plaignais de manquer de temps pour écrire… et là, j’étais incapable de quoique ce soit. Il m’a fallu du temps, pour créer de nouveau. Nous avons dû créer dans la contrainte. Et finalement, c’est ça l’école de l’improvisation ! Savoir se réinventer et s’adapter en toutes circonstances.

Quels sont vos prochains projets ?

A la rentrée, nos tournées vont reprendre avec la Compagnie La Belle Histoire ainsi que les spectacles avec la ligue d’impro de Marcq-en-Baroeul. Il y a ensuite notre spectacle-concert de poésie qui s’appelle « Deux fois rien » que l’on va continuer à jouer, puis j’ai quelques projets musicaux qui devraient très bientôt voir le jour.

Propos recueillis par Chloé Juhel

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Chloé Juhel