La pandémie réduirait de 10 ans le développement des pays pauvres

 La pandémie réduirait de 10 ans le développement des pays pauvres

Un rapport alarmant vient d’être publié par les Nations Unies, faisant ressortir que la pandémie Covid-19 provoquerait la perte de 10 ans développement pour les pays pauvres. La crise sanitaire que notre planète vit actuellement va probablement aboutir à un monde encore plus inégalitaire. Cette crise profonde et dure a engendré la pire récession mondiale depuis 90 ans et a fortement impacté les pauvres et les classes moyennes de tous les pays, surtout ceux des pays pauvres. Ceux-ci verraient la réalisation de leurs objectifs de développement durable se décaler de dix années par rapport à l’agenda initial. 

Depuis le démarrage de la pandémie, il y a eu destruction de 114 millions d’emplois et 120 millions de personnes sont retombées dans l’extrême pauvreté. Même dans la réponse à cette crise majeure, il y a lieu de relever de fortes inégalités et injustices entre les pays riches et les pays pauvres. Deux exemples pointent ces fortes inégalités : 

  • L’ensemble des pays a injecté environ 16.000 milliards de dollars pour faire face aux impacts de cette crise. Seulement moins de 20% de ce montant a été dépensé dans les pays pauvres et en voie de développement. 
  • Alors que l’Amérique du Nord et l’Europe sont bien engagés dans la campagne de vaccination, seule une large minorité de pays africains l’ont démarré avec un nombre de doses dramatiquement bas. Les Marocains eux seuls représentaient il y a deux semaines, 94% des Africains vaccinés. 

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La situation des pays pauvres est alarmante. Outre la crise sanitaire à maîtriser, ils affrontent une autre crise en perspective, celle de l’exposition de leur endettement face à la chute des recettes fiscales. Les auteurs du rapport ont interpellé les gouvernements pour des actions concrètes immédiates. Ils ont aussi recommandé de financer l’accélérateur d’accès aux outils contre le Covid, dont les besoins supplémentaires sont estimés à 20 milliards de dollars. En plus, les pays riches devront honorer leur engagement de verser 0.7% d’aide publique au développement en faveur des pays cibles, tout en étudiant l’opportunité de l’abandon d’une partie de la dette des pays pauvres.

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Malika El Kettani