Ca rock de Tanger à Beyrouth

 Ca rock de Tanger à Beyrouth

crédit photo : Luc Jennepin


Faites l’expérience suivante : baladez-vous dans les rues du Caire, de Beyrouth, Tunis ou Casablanca. Prenez les écouteurs d’un jeune de moins de 30 ans… Ça risque de vibrer dans vos tympans !


Au menu ? Des sonorités modernes et orientales, des guitares saturées mélangées à du guembri ou encore de l’électro-chaâbi qui fait danser les foules à Berlin, la capitale du genre. Des mélodies puisant leurs aspirations autant dans le patrimoine national que dans les bibliothèques, presque infinies, d’iTunes ou Spotify… Un tsunami de rock’n’roll déferle depuis une dizaine d’années sur le monde arabe.


Fini les envolées lyriques d’Oum Kalthoum, les déclarations d’amour d’Abdelhalim Hafez ou le chant sirupeux de Farid El Atrache. Dès les années 1970, les pionniers du rock (Nass El Ghiwane, Cheikh Imam, Abdel Gadir Salim) quittent ce schéma traditionnel et se montrent plus audacieux. Dorénavant, c’est une tout autre histoire : ça “fusionne”, ça “électro-pop”, ça “rock”, ça “rappe”… Ça “like” aussi ! Des millions de vues sur YouTube et autant de fans.


 


Une génération fière de son patrimoine arabo-occidental


On est loin des clips de l’empire du divertissement Rotana, mettant en scène des bimbos libanaises aux lèvres siliconées et aux cheveux peroxydés. Les relais d’aujourd’hui s’appellent iTunes, YouTube ou Deezer. Les paroles ont du fond, les musiques aussi. Une nouvelle génération fière de son patrimoine arabo-occidental, voire mondial, a fait son entrée sur scène, à l’instar de la Soudanaise Alsarah, qui réussit à toucher le cœur et l’âme de millions d’individus depuis Brooklyn.


Des artistes complets (musicien, compositeur, producteur), des réseaux sociaux qui facilitent le contact avec les fans, des festivals qui ouvrent leur porte à des genres plus diversifiés et enfin des gens du spectacle qui se professionnalisent comme Mounir Kabbaj, le manager et booker de Ginger Sounds ou Zohra Haddouch, employé par Gilbert Coullier Productions, le numéro 1 du divertissement en France. Alors, pour paraphraser le groupe Big Soul : “Branchez la guitare, Entonnez le tambour, Moi, j’accorde ma basse, 1,2,3,4… ” 


LA SUITE DE LA SERIE MUSIQUE : CA ROCK DE TANGER A BEYROUTH


Des artistes « Tradi-tendance »


Alsarah : « Le monde est ma musique »


Zohra Haddouch, Toute la musique qu’elle aime


Mounir Kabbaj : « Nos salles de concert devraient ressembler à nos rues »


MAGAZINE JUILLET-AOUT 2017

Yassir Guelzim

Yassir GUELZIM

Journaliste Print et web au Courrier de l'Atlas depuis 2017. Réalisateur de documentaires pour France 5.