Auto Retro, le classique, c’est fantastique

 Auto Retro, le classique, c’est fantastique

crédit photo : Retromobile


De la Iso Grifo A3/C de Johnny Hallyday aux DS présidentielles, la 43e édition du salon Rétromobile, à Paris, offre aux professionnels et passionnés de voitures d’exception une réjouissante escapade dans le passé. Avec plus de 600 modèles au compteur.


 


Du vieux tacot du début du XXe siècle à la plus prestigieuse des Ferrari, ici, on ne sait plus où donner des yeux. Tout brille, tout émerveille, tout rappelle… Pour les trentenaires et plus, c’est souvent une part d’enfance que l’on retrouve chaque année au salon Rétromobile : une vieille 604, la mythique Coccinelle ou même la sportive 205 GTI.


Depuis quarante-trois ans, le directeur du salon, François Melcion, offre aux passionnés de belles autos une plongée dans le passé. “En 1976, nous avions monté une petite expo, entre copains et gens qu’on connaissait. A l’époque, c’était à la gare de Paris-Bastille (aujourd’hui l’Opéra, ndlr). Au début, on exposait sur 3 000 mètres ­carrés. Ça a bien plu, on a renouvelé là-bas pendant cinq ans.” Les années passent et le salon, qui, depuis 1981 se déroule à la porte de Versailles, attire de plus en plus de monde et ne cesse de s’étoffer. Pour arriver aujourd’hui à 69 000 mètres carrés d’exposition. “On doit présenter ­environ 600 véhicules”, estime l’organisateur.


 


120 000 visiteurs en 2017


“Quand on a commencé, il y avait bien des amateurs, mais très peu d’événements. Rétromobile a fédéré les clubs, les passionnés, puis des journaux spécialisés sont nés, les rassemblements se sont multipliés, et aujour­d’hui, avec internet et les réseaux sociaux, le public s’est élargi.” Le petit milieu des voitures ­anciennes rencontre bel et bien son petit essor. En 2017, le salon, mondialement réputé, a reçu près de 120 000 visiteurs en cinq jours et pas moins de 1 200 journalistes venus du monde entier.


Pas de hasard si l’on se presse à la portière : dans les allées des trois halls dédiés du Parc des expositions, on peut admirer des pépites qui n’ont pas de prix. Enfin si, tout de même. Et celui de certaines est quasi-inavouable. Comme cette Ferrari 250/275 P de 1963 (vainqueur au Mans en 1964), partie il y a deux ans lors de la vente aux enchères proposée régulièrement par Art­curial dans le cadre de Rétromobile, pour la modique somme de… 32 millions d’euros.


Des voitures certes, mais aussi beaucoup d’émotions. Cette année, RM Sotheby’s mettra aux enchères sur le salon l’Iso Grifo A3/C de 1965 ayant appartenu à Johnny Hallyday. S’il n’en existe plus que cinq ou six exemplaires au monde, celle-ci aura une valeur toute parti­culière. Estimation : 3 millions d’euros. Quant aux ­amateurs qui ne seraient pas millionnaires ­– “et c’est la majorité !” dixit le directeur de ­Rétromobile – , ils trouveront leur bonheur dans l’espace dédié aux véhicules de moins de 25 000 euros, car “plus de 90 % des modèles anciens en circulation coûtent moins de 20 000 euros”, tempère François Melcion.


 


Anniversaires en série


Cette 43e édition sera aussi celle des anniversaires, avec notamment quelques septuagénaires à célébrer, comme les marques Porsche et Honda, la Citroën 2CV ou encore la Peugeot 203. A voir aussi, l’exposition sur Jean-Pierre Wimille, vainqueur au Mans en 1937, que Juan Manuel Fangio lui-même considérait comme “le plus grand des pilotes”, une autre sur le constructeur italien ­Carlo Abarth, ainsi qu’une rétrospective des DS présidentielles, de Charles de Gaulle à Emmanuel ­Macron. Car sous l’appellation “voiture de collection”, se niche aussi toutes celles qui ont participé à un événement historique, et ce quel que soit leur âge.  


MAGAZINE FEVRIER 2018


La Suite du dossier : Auto Retro Maroc


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Marie Tissier