La Tunisie libère onze ressortissants russes

Onze citoyens russes, arrêtés par la Garde nationale en Tunisie en novembre 2024 pour des soupçons de participation à des « activités terroristes », ont été libérés par les autorités tunisiennes et rentreront bientôt dans leur pays, a indiqué l’agence d’État russe Tass en citant l’ambassade.
Onze Russes ont été libérés par les autorités tunisiennes, d’après des sources judiciaires. Selon l’agence russe Tass, « le juge d’instruction a décidé d’abandonner les charges contre les Russes détenus en raison de l’absence de toute preuve les reliant à des activités terroristes », le 11 avril 2025.
Très peu de détails ont cependant filtré sur ce dossier, outre des suspicions d’espionnage, mais l’ambassade russe en Tunisie avait indiqué en janvier que leur détention était due à des « soupçons d’implication dans des activités terroristes ».
Des équipements suspects
Ces onze Russes s’étaient rendus à Haïdra (gouvernorat de Kasserine), dans une région à l’ouest du pays frontalière de l’Algérie, afin d’étudier les « traditions locales » se défendent-ils, selon l’agence Tass. Néanmoins si la Tunisie est une destination de plus en plus prisée des vacanciers venus de Russie, cette localité ne fait pas partie des circuits touristiques classiques.
Des expertises techniques et scientifiques ont été ordonnées dans le cadre de l’enquête judiciaire concernant le matériel de tournage vidéo professionnel en possession du groupe. Après leur analyse, le juge a conclu à l’absence de tout lien avec une activité terroriste. Le dossier a été transmis au tribunal de première instance de Kasserine pour les suites éventuelles de droit.
L’ambassade avait reconnu que les Russes avaient « en leur possession des équipements qui ne correspondent pas aux buts touristiques déclarés », sans donner davantage de précisions. Vendredi dernier, cette même source a affirmé qu’ils avaient été libérés et seraient bientôt de retour en Russie. « Des billets ont été achetés pour eux, ils partiront dans la journée sur deux vols », a déclaré leur ambassade.
Après la récente libération d’un chercheur français arrêté pour des soupçons similaires, certaines voix dans l’opposition tunisienne notent une forme de clémence systématique du pouvoir s’agissant des détenus étrangers qui contraste avec le zèle des mêmes autorités s’agissant des Tunisiens suspectés de complot.
Un américain également libéré
Autre généreuse libération pointée du doigt par l’opposition, les autorités américaines avaient obtenu dimanche denier la libération de Robert Vieira, un citoyen américain détenu à titre préventif en Tunisie depuis treize mois. C’est ce qu’a déclaré Adam Boehler, émissaire spécial des États-Unis. Vieira avait été arrêté alors qu’il effectuait une mission humanitaire en Tunisie. D’autre sources évoquent un profil évangéliste. Les autorités tunisiennes le soupçonnaient d’espionnage, a indiqué Adam Boehler. « Il est en train de rentrer chez lui avec sa famille après sa libération », a-t-il affirmé.
Boehler a souligné avoir mené un dialogue étroit avec les responsables tunisiens afin d’aboutir à cette issue. « J’ai travaillé en étroite collaboration avec le ministre tunisien des Affaires étrangères, Mohamed Ali Nafti, pour obtenir la libération du détenu », a-t-il ainsi révélé.