Le Maroc célèbre ses voix du monde à la 30ᵉ édition du SIEL

 Le Maroc célèbre ses voix du monde à la 30ᵉ édition du SIEL

Le salon a également réservé une place d’honneur à Driss Chraïbi, figure majeure des lettres marocaines, dont le centenaire de naissance sera célébré en 2026

Clap de fin, dimanche 27 avril, pour la 30ᵉ édition du Salon international de l’édition et du livre (SIEL), qui s’est tenue à Rabat et qui, cette année, a choisi de placer sous les projecteurs les Marocains du monde.

Un hommage vibrant porté par le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), dans un salon marqué par la diversité des horizons et la richesse des talents.

Des figures emblématiques de l’immigration mises à l’honneur

Durant dix jours, la scène littéraire s’est ouverte aux multiples trajectoires de l’immigration marocaine. Parmi les moments forts, les hommages rendus à de grandes figures de l’histoire migratoire : Abdellah Bounfour, Lalla Khitti Benhachem, Ahmed Ghazali et Edmond Amran El Maleh. Des noms qui racontent, chacun à leur manière, un pan de l’exil, de la transmission et de l’engagement.

Le salon a également réservé une place d’honneur à Driss Chraïbi, figure majeure des lettres marocaines, dont le centenaire de naissance sera célébré en 2026. Une manière d’ouvrir la voie aux préparatifs d’une commémoration à la hauteur de son héritage.

Une mosaïque d’expressions culturelles

À travers plus de soixante activités et la participation de 170 invités venus du Maroc et de seize pays de résidence, le programme a reflété la vitalité de la diaspora marocaine dans toute sa diversité.

Photographie, cinéma, poésie, édition : rien n’a été laissé de côté. Une exposition a réuni les regards de quatorze photographes marocains vivant aux quatre coins du monde. Dix films pionniers sur l’immigration ont été projetés, comme autant de fenêtres ouvertes sur l’histoire et l’intime. Deux numéros spéciaux des revues Diptyk et Qitab ont accompagné cet élan créatif, tandis qu’une soirée de poésie a fait résonner, en arabe, amazighe, français, anglais, italien et espagnol, les voix de onze poètes. Une véritable symphonie des langues et des sensibilités.

Littérature migrante, entre création et réflexion

Le SIEL a également été le théâtre d’échanges intellectuels de haut vol : quatre rencontres philosophiques ont invité à penser autrement les identités en mouvement, tandis qu’une vingtaine de discussions autour de romans et d’essais récents ont donné à entendre la richesse des écritures migrantes, avec une attention particulière portée aux voix féminines.

Deux tables rondes ont exploré les enjeux de la recherche académique sur les migrations marocaines, soulignant les usages et appropriations de ce champ d’étude de plus en plus stratégique.

À cela s’est ajoutée une grande librairie de l’immigration, présentant plus de 600 ouvrages -autant de témoignages de la pluralité des regards marocains à travers le monde. Le CCME a également coédité vingt nouvelles publications avec des maisons d’édition marocaines, renforçant ainsi la passerelle entre les rives.

Traduire pour mieux transmettre

Parallèlement à ces initiatives, le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication a annoncé le lancement d’un ambitieux programme de traduction des œuvres des Marocains du monde vers l’arabe, afin de renforcer leur diffusion et leur ancrage dans l’imaginaire collectif marocain.

Quand la culture devient lien et levier

En participant au SIEL aux côtés du ministère, le CCME affirme haut et fort sa conviction que la culture est un levier d’intégration, un pont entre les peuples, un ferment de dialogue dans un monde traversé par les migrations.

En mettant en lumière les créateurs de la diaspora, cette 30ᵉ édition du SIEL a ainsi esquissé une autre carte du Maroc : celle d’un pays dont les frontières s’étendent bien au-delà du territoire, tissées par les mots, les images et les rêves de ses enfants disséminés aux quatre coins du monde.

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