Le Maroc engagé jusqu’à la résolution de la crise libyenne

 Le Maroc engagé jusqu’à la résolution de la crise libyenne

Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, présidant une réunion avec des représentants du gouvernement d’union nationale (GNA) basé à Tripoli et du Parlement dont le siège est à Tobrouk, dans l’est de la Libye. FADEL SENNA / AFP / SEPTEMBRE 2020

Le Maroc est engagé, de façon permanente, à accompagner et soutenir les parties libyennes pour résoudre la crise actuelle qui a trop duré, a souligné, samedi à Bouznika, le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita.

 

Intervenant devant les membres des délégations du Haut Conseil d’Etat et de la Chambre des représentants libyens au terme du nouveau round du dialogue inter-libyen, M. Bourita a affirmé que sur instructions du roi Mohammed VI, l’engagement du Maroc procède des liens solides, sincères et humains unissant les deux peuples, ainsi que de sa conviction profonde que la stabilité d’une Libye forte de ses institutions est dans l’intérêt de la stabilité de l’Afrique du Nord et de la réalisation de l’intégration économique au Maghreb arabe.

L’engagement du Royaume dans les efforts visant à mettre un terme à la crise libyenne repose sur quatre déterminants a relevé le ministre. Soutenir les Libyens et les accompagner sans les remplacer dans leurs décisions, et rester attaché à la légitimité institutionnelle en Libye et aux institutions légitimes issues de l’accord de Skhirat.

Il s’agit aussi d’œuvrer dans un cadre clair aux côtés de l’organisation des Nations unies en tant que contributeur au dialogue inter-libyen et de coordonner avec tous les acteurs régionaux et internationaux. Sans pour autant s’engager dans des ententes ou participer à des réunions sur la Libye sans la présence des Libyens, a précisé M. Bourita. Et d’ajouter que le Maroc demeure optimiste quant à l’avenir de la Libye.

Cet optimisme s’appuie sur plusieurs éléments, à savoir la confiance en la capacité des Libyens à surmonter les différences et l’avancée notable réalisée au fil des derniers mois par le dialogue politique, tout en dépassant l’état du chaos et du non-dialogue.

>> Lire aussi : Conflit inter-libyen. Un nouveau round de dialogue à Bouznika

Accord sur la formation et la nomination d’équipes de travail réduites

Samedi 23 janvier, les délégations du Haut Conseil d’Etat et de la Chambre des représentants libyens se sont mises d’accord, à Bouznika, sur la formation et la nomination d’équipes de travail réduites. Celles-ci prendront des mesures pratiques au sujet des occupants des postes de souveraineté. Dans le communiqué final les deux parties indiquent qu’il a été procédé, lors de cette réunion, à la révision de ce qui a été convenu, concernant la mise en oeuvre de l’article 15 de l’accord politique de Skhirat de 2015.

Les postes de souveraineté concernés sont ceux de gouverneur de la banque centrale et son adjoint, de président de l’autorité de contrôle administratif et son adjoint, de président du bureau d’audit et son adjoint, de président de l’Instance de lutte contre la corruption et son adjoint, outre le poste de président de la Haute commission électorale libyenne.

Le communiqué a aussi mis l’accent sur la nécessité de respecter les critères de compétence et de professionnalisme et de veiller à l’équilibre géographique à même de garantir une répartition équitable de tous les postes supérieurs dans les institutions de l’Etat (gouvernement, postes de leadership dans les institutions économiques et de services outre ceux de souveraineté).

Les nominations à ces postes prennent fin dès clôture de l’étape préliminaire. Puisque les prérogatives seront restaurées aux autorités élues et au gouvernement chargé de ces autorités. Les membres des deux délégations ont exprimé leurs remerciements et leur estime au roi Mohammed VI et au Royaume du Maroc pour le soutien continu aux efforts en faveur de la stabilité de la Libye.

Ce nouveau round du dialogue s’inscrit dans le sillage des séances précédentes tenues par les deux parties en septembre, octobre et novembre 2020 à Bouznika et à Tanger. Ces séances avaient été couronnées par la conclusion “d’accords globaux sur les critères et les mécanismes pour occuper les postes de souveraineté, prévus par l’article 15 de l’Accord politique libyen conclu en décembre 2015 à Skhirat”.

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Mohamed El Hamraoui