Le portrait-robot des émeutiers, selon un rapport interministériel

 Le portrait-robot des émeutiers, selon un rapport interministériel

Les émeutiers étaient peu diplômés, sans idéologie, et impulsifs sous l’influence de la foule ou de l’adrénaline. Mathilde Cybulski / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Les émeutiers de juin dernier sont de très jeunes hommes, nés en France et sans antécédents. C’est le profil qui ressort selon un rapport interministériel.

 

Ils étaient également peu diplômés, sans revendications idéologiques et se disant entraînés par la foule ou l’adrénaline. Il s’agit de la conclusion d’une étude commandée le 28 juillet par les ministères de l’Intérieur et de la Justice à l’Inspection Générale de l’Administration, qui dépend de l’Intérieur et à celle de la Justice. Ce rapport a été réalisé en moins de quatre semaines. Il mêle analyse statistique et entretiens avec des acteurs publics et associatifs.

« Originaires de l’immigration »

Des analyses statistiques basées sur un panel de 385 condamnations définitives. Les émeutiers sont donc majoritairement des hommes (91%), âgés de moins de 25 ans, célibataires et sans enfant. Ils n’ont pas de diplôme ou de niveau d’études secondaires et sont inactifs ou employés. En majorité, ils n’ont pas d’antécédents judiciaires. Les mis en cause de l’échantillon étudié sont à 79% de nationalité française et nés pour les trois quarts en France.

Dans ce rapport, la préfecture de police décrit « de jeunes individus de nationalité française, mais originaires de l’immigration (2e ou 3e génération), principalement du Maghreb ou d’Afrique subsaharienne ». Des données qui ont de quoi surprendre lorsque l’on sait que la France interdit les statistiques ethniques …

Influence du groupe

En ce qui concerne les motivations, « la plupart des condamnés n’expriment pas de revendications idéologiques ou politiques affirmées ». 8% des émeutiers et particulièrement ceux résidant à Nanterre ou en région parisienne invoquent l’émotion suite au décès de Nahel.

Mais les mis en cause ont été peu loquaces sur les faits lors de leurs auditions, reconnaissent les auteurs du rapport. « L’opportunisme et l’influence du groupe ressortent prioritairement des propos. De nombreux auteurs invoquent même la curiosité et le besoin d’adrénaline », selon l’étude.

Au 1er août dernier, 2 107 personnes ont été jugées, 1 989 ont été condamnées, dont 90% à une peine d’emprisonnement, selon les chiffres du ministère de la Justice.

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Chloé Juhel