Les personnes d’origine asiatique, victimes de racisme « ordinaire »

 Les personnes d’origine asiatique, victimes de racisme « ordinaire »

Illustration / Quartier chinois à Paris. Magali Cohen / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Il existe « des spécificités propres » aux expériences de racisme anti-asiatique. C’est l’enseignement d’une étude publiée hier et réalisée par des sociologues.

Un racisme multiforme, « banalisé » et rarement dénoncé. Voilà ce à quoi les personnes originaires d’Asie doivent faire face en France, selon une étude, qui montre que la pandémie de Covid a accéléré une « prise de conscience » de ces discriminations.

« Les expériences quotidiennes de discrimination à l’encontre des Asiatiques en France font rarement l’objet de rapports officiels », peut-on lire dans ce rapport, « la recherche scientifique s’est jusqu’à très récemment peu mobilisée pour (les) documenter ».

« Bol de riz »

La « banalisation » et « le caractère ordinaire » des manifestations de ce racisme s’expriment souvent « sous la forme de l’humour », révèle cette étude. « L’espace public, l’école et le travail » restent les lieux de production du racisme « les plus fréquemment cités ».

Certains parmi les personnes interrogées racontent avoir subi, à l’école, du mépris social, avec des moqueries de leurs camarades du type « tu sens les nems », « bol de riz », qui a nourri quotidiennement un « sentiment de honte », mais a aussi pu conduire à forger une attitude de « surcompensation et d’envie de réussir ».

Féminité fantasmée

Autre enseignement : « le racisme ne se manifeste pas de la même façon selon le genre ». Ainsi « les hommes asiatiques subissent des stéréotypes liés à leur masculinité souvent dévalorisée ». Tandis que les femmes, dont « la féminité est fantasmée », doivent faire face à « l’imbrication du racisme et du sexisme », dans le monde du travail ou dans l’espace public.

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Chloé Juhel