Mal-logement : le collectif Réquisition met la pression sur la préfecture

 Mal-logement : le collectif Réquisition met la pression sur la préfecture

Près de 300 migrants ont passé la nuit dans le jardin Villemin, à Paris. Crédit photo : Solidarité Migrants Wilson

Ce week-end, le collectif Réquisition a menacé d’occuper la place de la République, à Paris. Les autorités ont trouvé des solutions de mises à l’abri à 470 mal-logés.

 

Ils ont d’abord manifesté dans la rue sous des banderoles « Un logement digne et durable pour chacun », puis ils se sont dirigés vers l’emblématique place parisienne.

Avertie par ce rassemblement, la préfecture avait acheminé des bus pour prendre en charge des personnes à la rue. C’est à ce moment que les associations, telles que le DAL, le Droit au Logement et Utopia 56, ont été informées des solutions proposées pour celles et ceux qui vivent dehors, des exilés qui sont à la rue parfois depuis plusieurs années.

Très vite il n’y a plus eu de place pour tout le monde. Bousculade, tension… la police a fait usage de gaz lacrymogène et de coups de matraque pour disperser la foule des migrants inquiets de ne pas pouvoir monter dans les bus.

 

Quelques heures avant la fin de la trêve hivernale, 470 personnes se sont vu proposer une mise à l’abri. Ce sont les chiffres avancés par la préfecture d’Ile-de-France dans un communiqué. Les associations, elles, déplorent que plusieurs centaines de personnes n’ont pas été prises en compte.

Le 21 mai dernier, le gouvernement s’est engagé à pérenniser, jusqu’à mars 2022, 43 000 places d’hébergement d’urgence. Il s’agit de solutions mises en place depuis le premier confinement. « Insuffisant », selon les associations mobilisées hier. « Ces annonces ne permettent pas de sortir de la rue toutes les personnes qui y vivent encore », raille le DAL.

Pression aux autorités

Le Droit au Logement et Utopia 56 font partie du collectif « Réquisition » qui a pour méthode d’organiser des occupations de lieux parisiens pour faire pression sur les autorités afin qu’elles trouvent des solutions d’hébergement pour les sans-abris, et ce, quelle que soit leur situation administrative.

En l’espace d’un mois, en mai, la préfecture d’Ile-de-France a mis à l’abri 1 042 personnes. « Les personnes non prises en charge peuvent venir se présenter aux accueils de jours », a indiqué les services de la préfecture.

Les associations ont rassemblé plusieurs centaines de personnes au jardin Villemin, dans le 10e arrondissement de Paris, pour effectuer un recensement et les aider à démarcher la préfecture.

 

Chloé Juhel