Situation inquiétante des migrantes dans le nord de la France
Parmi les exilés attendant de pouvoir traverser la Manche dans le nord de la France, la situation des femmes inquiète plus particulièrement les organisations sur place.
Violences sexuelles
« Les femmes et les jeunes filles voyageant seules courent le risque d'être victimes de violence sexuelle, de harcèlement et de viol » explique l'organisation Refugee Women's Center dans une lettre, co-signée par d'autres associations présentes sur le terrain, adressée au Premier ministre M. Philippe, au ministre de l'Intérieur M. Castaner et à Mme Schiappa, Secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.
L'organisation pousse un véritable cri d'alarme pour dénoncer les conditions extrêmes dans lesquelles survivent ces femmes. En plus d'un « manque d'accès à des soins médicaux » jugé « alarmant », l'organisation s'indigne que certains hôpitaux aient refusé « l'accès à l'interruption volontaire de grossesse gratuite aux femmes sans papiers ».
Exploitation sexuelle
Outre les violences sexuelles et autres viols, les équipes sur le terrain s'inquiètent de disparitions régulières de ces femmes exilées : « Les organisations opérant sur le terrain soupçonnent que nombre d'entre elles sont hébergées dans des logements privés par des réseaux de passeurs à des fins d'exploitation sexuelle et de traite ». Un risque accru pour les femmes célibataires. N'ayant que peu de ressources après un si long voyage, elles « risquent de se retrouver dans des situations de servitude pour dettes » indiquent les associations.
Convention d'Istanbul
C'est pourquoi, les signataires de cette lettre au gouvernement français l'exhortent à respecter « la Convention du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes (Convention d'Istanbul), qui garantit les droits fondamentaux de chaque femme à être protégée contre la violence sexiste à différents niveaux (individuel, institutionnel et structurel), quel que soit leur statut juridique ».
Accès à un logement sûr, accès complet aux soins, prise en charge spécifique des femmes enceintes, femmes et jeunes filles handicapées, victimes de violences graves et/ou de violences sexuelles, font partie des revendications portées exposées au gouvernement.
Selon les organisations « depuis 2015, au moins six femmes et jeunes filles déplacées sont décédées dans la région ; un nombre qui pourrait être plus élevé car ces décès ne sont pas toujours signalés ».