Mohammed VI lance un vaste projet de généralisation de la protection sociale

 Mohammed VI lance un vaste projet de généralisation de la protection sociale

Le roi Mohammed VI à la cérémonie de lancement du projet de généralisation de la protection sociale, mercredi 14 avril 2021, au Palais Royal de Fès.

Le roi Mohammed VI a présidé, mercredi 14 avril à Fès, la cérémonie de lancement du projet de généralisation de la protection sociale et de signature des premières conventions y afférentes.

 

Ce chantier initié par le roi du Maroc, qui bénéficiera dans un premier temps aux agriculteurs, artisans et professionnels de l’artisanat, aux commerçants, professionnels et prestataires indépendants soumis au régime de contribution professionnelle unique (CPU), au régime de l’auto-entrepreneur ou au régime de la comptabilité, devra s’étendre, dans un second temps, à d’autres catégories dans la perspective de la généralisation effective de la protection sociale à tous les citoyens.

Selon le ministre de l’Economie, des Finances Mohamed Benchaâboun, le gouvernement a tenu à préparer une loi-cadre dont les contours ont été présentés lors du Conseil des ministres du 11 février 2021 et qui a été approuvée par le Parlement. Elle permettra d’assurer la mise en œuvre optimale de cette réforme en fonction du calendrier et des axes fixés.

Il s’agit, premièrement, de la généralisation de l’Assurance maladie obligatoire de base durant les années 2021 et 2022, et ce par l’élargissement de l’assiette des bénéficiaires de cette assurance pour inclure les catégories vulnérables bénéficiant du Régime d’assistance médicale et la catégorie des professionnels et travailleurs indépendants et personnes non-salariées, qui exercent une activité libérale, de sorte que 22 millions de personnes supplémentaires bénéficient de cette assurance, qui couvre les frais de traitement, de médicaments et d’hospitalisation.

22 millions de bénéficiaires supplémentaires au cours de 2021 et 2022

Il s’agit deuxièmement de la généralisation des allocations familiales durant les années 2023 et 2024 et ce, en permettant aux ménages, qui ne bénéficient pas de ces allocations, de toucher des indemnités couvrant les risques liés à l’enfance, ou des indemnités forfaitaires, a relevé M. Benchaâboun.

Le troisième point, selon la même source, consiste en l’élargissement en l’an 2025 de l’assiette des adhérents aux régimes de retraite pour inclure les personnes qui exercent un emploi et ne bénéficient d’aucune pension, à travers la mise en application du système des retraites propre aux catégories des professionnels et travailleurs indépendants et personnes non-salariées qui exercent une activité libérale, afin d’englober toutes les catégories concernées.

Le quatrième point évoqué par le ministre a trait à la généralisation de l’indemnité pour perte d’emploi en l’an 2025 pour couvrir toute personne exerçant un emploi stable à travers la simplification des conditions pour bénéficier de cette indemnité et l’élargissement de l’assiette des bénéficiaires.

Une instance unifiée de coordination et de supervision des systèmes de protection sociale

La mise en œuvre de ce grand projet social nécessite également le développement des modes de gestion, notamment ceux liés à la gouvernance des organismes de sécurité sociale, en vue de créer une instance unifiée de coordination et de supervision des systèmes de protection sociale.

Ouverture du secteur de la santé aux compétences étrangères et à l’investissement étranger. De même la généralisation de la couverture médicale nécessite de relever un ensemble de défis qui concernent en particulier le faible taux d’encadrement médical, l’important déficit en ressources humaines et leur répartition géographique inégale.

Des mesures d’accompagnement doivent également être adoptées et auront pour objectifs d’intensifier les programmes de formation et la consolidation des compétences médicales des professionnels de la santé afin qu’ils puissent répondre à la demande, qui augmentera à un rythme rapide avec la mise en œuvre de ce grand chantier sociétal.

Il s’agit également, selon M. Benchaâboun, de renforcer les capacités médicales nationales et de lutter contre le déficit en matière de cadres sanitaires, nécessaires au succès de cette réforme, à travers l’ouverture de la pratique de la médecine aux compétences étrangères, l’encouragement des établissements internationaux de santé à travailler et à investir au Maroc, et la capitalisation sur des expériences réussies, conformément aux Hautes Instructions Royales contenues dans le discours d’ouverture du Parlement au titre de l’année 2018.

Ainsi, environ 22 millions de bénéficiaires supplémentaires pourront, au cours des années 2021 et 2022, être assurés contre la maladie, avec le même panier de traitements couverts par la Caisse nationale de sécurité sociale pour les travailleurs du secteur privé, ainsi que l’accès aux services fournis par les secteurs privé et public.

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Mohamed El Hamraoui