Algérie. Le général à la retraite Mohamed Lamari terrassé par une crise cardiaque

 Algérie. Le général à la retraite Mohamed Lamari terrassé par une crise cardiaque

Mohamed Lamari était considéré comme le chef de file des généraux « éradicateurs » ayant mené une guerre sans merci au terrorisme islamiste. DR.


L’ancien homme fort de l’Armée et du système, le général à la retraite Mohamed Lamari, a passé l’arme à gauche. Prenant du repos dans son domicile à Bordj Azzouz, à 40 km au sud ouest de la wilaya de Biskra (420 km sud-est d’Alger), il a été saisi, ce lundi, d’un malaise cardiaque avant d’être transféré en urgence à l’hôpital Mohamed Ziouchi de Tolga où il décédera, à 73 ans, à cause d’une erreur médicale.




 


Né le 7 juin 1939 à Alger, dans une famille originaire de Biskra, Mohamed Lamari a rejoint les rangs de l’ALN (Armée de libération nationale) en 1961. A l’indépendance du pays, il s’engage au sein de l’ANP (Armée nationale populaire) où il fera carrière.


Silhouette massive, la voix enrouée et le visage fermé, Mohamed Lamari a toujours traîné la réputation de grosse gueule de la grande muette. Doté d’une forte personnalité et d’un grand charisme, le général était un homme de poigne qui en imposait.


Chef des forces terrestres pendant les années 91, il se dit que c’était lui qui, les yeux dans les yeux, a demandé à l’ancien président Chadli de quitter son poste pour être remplacé, janvier 92, par Mohamed Boudiaf, tiré de son exil marocain. Celui-ci l’écarta de la direction de l’Armée mais se verra confier, par Khaled Nezzar, ministre de la Défense, le poste de conseiller.


Il sera nommé en 1993, par Liamine Zeroual qui a remplacé Nezzar à la tête du ministère de la Défense, chef d’état major. Son étoile brillera alors. Il deviendra un des piliers du quarteron de décideurs que le défunt Mhamed Yazid a eu à qualifier de cabinet noir.


Dur parmi les durs mais aussi républicain convaincu, il est souvent présenté comme le chef de file des généraux « éradicateurs » qui ont mené une guerre sans merci au terrorisme islamiste.


Opposant au président Bouteflika et hostile, durant les années 2000, à sa reconduction à la tête de l’Etat, il a joué la carte Benflis pendant l’élection d’avril 2004. Trois mois après la réélection de Bouteflika pour un deuxième mandat, le général Lamari démissionne de son poste et fait valoir ses droits à la retraite.


Depuis, il s’est autorisé quelques apparitions sporadiques, parfois aux côtés de Bouteflika auquel il s’est pourtant farouchement opposé, sans réussir vraiment son comeback.


Yacine Ouchikh




 

Yacine Ouchikh