Algérie : Les églises protestantes sur le chemin de la régularisation


C’est un pays qui souhaite désormais renvoyer une image de tolérance et de libre exercice du culte, puisque les autorités algériennes s’engagent à procéder à la réouverture de lieux de culte protestants.

C’est le 8 mai dernier que les autorités avaient fait fermer sept temples protestants dans la région de Béjaïa se situant à 250 km à l’Est d’Alger pour non-conformité avec la loi sur l’exercice du culte. Et ce, selon un arrêté ordonnant «la fermeture de tous les lieux de culte chrétien dans cette wilaya qui ne sont pas conformes à la loi».

Pourtant, se rétractant après quelques jours, les autorités avaient affirmé en début juin que le ministre de l’Intérieur avait précisé que ces fermetures « n’avaient rien à voir avec les restrictions à l’exercice des cultes » et que finalement les membres de l’Église protestante de Béjaïa étaient « autorisés à poursuivre leurs activités en attendant de recevoir l’autorisation nécessaire ».

Après des démarches auprès des autorités et des déclarations faites à la presse, et également la réaction d’indignation de l’opinion publique, le président de l’association de l’Eglise protestante d’Algérie (EPA), Moustapha Krim, a été reçu, avant-hier, par le chef de cabinet du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales. Il a déclaré à l’AFP, à l’issue de l’entretien : « J’ai été reçu lundi par le chef du cabinet du ministre de l’Intérieur qui m’a assuré que le ministre avait donné des instructions pour régler les problèmes de l’église protestante en Algérie ». Le pasteur  n’a pas manqué d’ajouter : « Nous essayons de nous organiser, de nous conformer à la loi. S’ils veulent nous renvoyer dans la clandestinité, ils auront à assumer leurs responsabilités »…

M. Krim a affirmé en outre que notre «communauté a toujours été respectueuse des lois» et que «nous avons entrepris de nombreuses démarches depuis 2006 et attendons d’être régularisés».

Bon à savoir : l’Eglise protestante d’Algérie, association agréée par arrêté promulgué le 16 novembre 1974, régit près de trente temples regroupant environ 30 000 fidèles.

Aussi, l’exercice d’un culte, musulman ou non musulman, est soumis en Algérie à un certain nombre de conditions : tel un agrément fixant le lieu du culte et un autre pour le prédicateur, conformément à  une loi promulguée en février 2006.

Il est un fait aussi que des dignitaires religieux algériens ont régulièrement mis en garde contre le prosélytisme de l’église protestante dans un pays comme l’Algérie où l’Islam est la religion d’Etat.

S. L.

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