France- Des militaires pour encadrer les mineurs délinquants

Le député UMP Eric Ciotti a demandé un encadrement spécial de mineurs délinquants par des militaires. Président de la république et premier ministre y sont d’ores et déjà favorables. Si cette loi, qui sera débattue en octobre prochain, reçoit l’approbation de l’assemblée nationale, elle entrera en vigueur dès le début de l’année 2012.

Service citoyen

Ce n’est pas la première fois que le député des Alpes-Maritimes émet la possibilité de créer un «service citoyen» pour mettre un terme à la délinquance juvénile. «Un service allant de quatre à six mois selon l’appréciation du magistrat, quel que soit le quantum de la peine des actes délictueux, et ciblant les peines de sursis avec mise à l’épreuve», c’est ce que propose Eric Ciotti.

Les jeunes seraient accueillis «sous forme d’internat, avec plus de souplesse que les CEF» (centres éducatifs fermés) créés en 2002 pour les 13-18 ans multirécidivistes. «Ces jeunes recevront une triple formation : remise à niveau scolaire, apprentissage d’une activité professionnelle, éducation citoyenne et comportementale».

Le service citoyen sera proposé à tout jeune délinquant dans le cadre de l’exécution d’une sanction pénale, s’il le refuse il partira en prison. «Le choix est clair et exigeant : soit le service citoyen soit la prison !».Le député souhaite ainsi «inculquer (à ces mineurs) des savoirs, un savoir-faire et un savoir-être, à l’aide d’un encadrement et d’une discipline stricte de type militaire». Les jeunes devraient y effectuer des tâches d’intérêt général, des travaux pour la collectivité sous l’encadrement d’anciens militaires.

Une idée de 2007

Cette réponse militaire à la délinquance des jeunes n’est pas nouvelle. Ségolène Royal, alors candidate PS aux élections présidentielles de 2007, proposait déjà la mise en place de ce «service citoyen» dans son programme. A l’époque, cet encadrement militaire avait été très contesté au sein du parti socialiste. En septembre 2010, elle avait demandé en tant que présidente de la région Poitou-Charentes, une expérimentation dans le régiment de La Rochelle. Sa requête avait reçu un refus. «C’est pas le boulot des militaires. Une armée, c’est fait pour assurer la sécurité du pays».Vendredi 28 juillet, la candidate aux primaires du PS a donc immédiatement signalé qu’elle approuvait cette nouvelle mesure : «J’ai trouvé une solution, la droite s’en empare, qu’elle le fasse tout de suite». Pour elle, il ne faut pas attendre la loi, il faut mettre en œuvre ce dispositif «tout de suite» et «généraliser ce qui est déjà expérimenté».

Un fois de plus, le thème sécuritaire s’avère s’imposer pour la future campagne présidentielle.

Gypsy Allard

Gypsy Allard