France. La grève continue dans les aéroports

 France. La grève continue dans les aéroports

L’aéroport Saint-Exupéry de Lyon est le plus perturbé. La grève des agents de sûreté de la Brink’s qui a débuté vendredi. Photo Jean-Philippe Kiaseck / AFP.

Faute d’accord trouvé, les agents de sûreté aéroportuaire ont annoncé qu’ils seraient à nouveau en grève aujourd’hui mardi. Outre les aéroports de Lyon, Roissy et Toulouse, le mouvement devrait toucher ceux de Nice et de Mulhouse selon la CGT et la CFDT.

« Tant que le Sesa (Syndicat des entreprises de sûreté aérienne et aéroportuaire, syndical patronal) n’aura pas ouvert de négociations et ne nous reçoit pas pour vraiment négocier sur nos revendications, on ne lâchera pas l’affaire », a déclaré à l’AFP, Mohamed El-Ammari, délégué syndical CFDT chez ICTS à Roissy.

Le Sesa avait proposé une réunion de négociation hier lundi conditionnée par la reprise du travail. Des conditions jugées inacceptables par M. El-Ammari et l’ensemble des  syndicats : « c’est du chantage. On campe sur nos positions et on garde notre préavis de grève ».

« Les agents de sûreté grévistes réclament des négociations pour une revalorisation des salaires et de meilleures conditions de travail. Les salariés sont en grève depuis plusieurs jours et sont prêts à se battre jusqu’au bout parce qu’ils en ont ras-le-bol », a souligné à l’AFP, Christine Hamiani, déléguée CGT Brink’s.

« On sait très bien que, si on cède aujourd’hui, on restera dans la même spirale, on n’obtiendra rien et on continuera à nous traiter comme si nous étions du bétail », prévient-elle.

Dans un communiqué, le patronat se dit prêt à s’engager sur une concertation sur le thème des conditions de travail, mais juge les demandes d’augmentation de salaires « totalement irréalistes ».

Trafic assuré à Lyon

Alors que les négociations sont amenées à se durcir, les usagers vont devoir prendre leur mal en patience. L’aéroport Saint-Exupéry de Lyon est le plus perturbé. La grève des agents de sûreté de la Brink’s, qui s’occupent du filtrage des personnes et des bagages avant l’embarquement a débuté vendredi.

Si, hier lundi, 90 % du trafic aérien a pu être assuré, aujourd’hui, l’aéroport annonce que « l’ensemble du programme devrait être assuré ». Une cinquantaine de salariés volontaires ont été mobilisés pour renforcer le dispositif d’accueil des passagers. Ils ont été rejoints par des prestataires extérieurs embauchés pour l’occasion. Les syndicats dénoncent « un personnel pas qualifié ».

Sachez tout de même que si vous devez prendre l’avion à l’aéroport de Lyon, vous ne pourrez pas prendre de bagages « hors format », ski, caddy de golf ou poussettes imposantes.

À Toulouse ou à Paris-Charles-de-Gaulle, la grève des agents d’ICTS France n’entraîne pas d’annulation de vol. De nombreux retards de 20 à 50 mn sont à prévoir au passage des contrôles de sûreté. Aux heures de pointe (7h, 10h, 13h, 17h, 20h), il est conseillé d’arriver au moins deux heures en avance pour éviter les mauvaises surprises.

Le gouvernement hausse le ton

Un préavis de grève a été déposé à l’aéroport de Rennes, alors qu’à Mulhouse et Nice, les perturbations doivent commencer aujourd’hui lundi.

Le gouvernement n’a pas tardé à réagir, relançant l’idée d’encadrer le droit de grève dans l’aérien. Une loi votée en 2007 oblige les salariés des transports terrestres à se déclarer grévistes 48 heures à l’avance. Des membres de la majorité veulent l’étendre au transport aérien. Un moyen pour les entreprises de réorganiser leurs services en fonction du nombre de grévistes et de prévenir les passagers la veille. Un moyen aussi de limiter l’impact d’une grève.

Hier lundi, le gouvernement a décidé de durcir le ton en nommant deux médiateurs issus du ministère du Travail, l’un à Roissy, l’autre à Lyon. À pied d’œuvre depuis hier soir, ils ont la délicate mission de mettre un terme au conflit.

La ministre des Transports Nathalie Kosciusko-Morizet l’a rappelé hier, « Il n’est pas question de laisser les Français pris en otage par ce conflit à l’occasion des vacances de Noël ».

« Si la situation ne s’améliore pas, nous aurons recours à une solution appropriée » a prévenu la ministre. L’état peut aller jusqu’à la réquisition, s’il estime qu’il y a atteinte au bon ordre et à la sécurité publique. Le bras de fer ne fait que commencer.

Jonathan Ardines

Jonathan Ardines