Nouvelle plainte de Reporters sans frontières contre le préfet Lallement

 Nouvelle plainte de Reporters sans frontières contre le préfet Lallement

Photo prise le 5 décembre 2020, à Paris, montrant des policiers français BRAV-M lors d’une manifestation pour les droits sociaux et contre le projet de loi de la sécurité globale. THOMAS COEX / AFP

C’est la troisième fois en deux mois. L’ONG Reporters sans frontières a déposé plainte contre Didier Lallement pour des violences subies par une photojournaliste le 5 décembre dernier.

 

Ça s’est passé en pleine manifestation contre la loi Sécurité globale, il y a tout juste un mois. « La journaliste s’est déplacée dans le sens de la foule pour laisser place à une charge de police (…). Malgré cette précaution et son brassard presse bien visible, une grenade de désencerclement a atterri à ses pieds, puis une balle de LBD tirée à moins de dix mètres a touché son avant-bras droit, provoquant un large hématome et une paresthésie de la main ».

Ce sont les faits décrits par « Reporters sans frontières » qui a décidé d’accompagner cette photojournaliste dans sa démarche : elle porte plainte contre X pour « violences volontaires aggravées ». L’ONG, elle, vise nommément le préfet de police de Paris Didier Lallement. RSF dénonce « une agression des forces de l’ordre » : « ce nouvel incident confirme le fait que le préfet Lallement doit être tenu pour responsable de la gestion du maintien de l’ordre qui a débouché sur cette agression ».

Représailles

« La récurrence des violences contre les journalistes couvrant les manifestations en France et la quasi-routinisation de ces atteintes à la liberté de la presse ont de quoi inquiéter », assène RSF.

La photojournaliste blessée a d’ailleurs préféré rester anonyme « par peur des représailles de la police », a précisé Reporters sans frontières.

Nouvelles manifestations

Trois recours en deux mois donc, l’association RSF a déposé plainte contre le préfet Lallement le 7 décembre, à la suite de l’agression du photographe indépendant syrien Ameer Al-Halbi par les forces de l’ordre. Puis le 27 novembre après les violences subies par trois journalistes lors de l’évacuation d’un camp de migrants place de la République à Paris. Par ailleurs, de nouvelles manifestations sont prévues les 16 et 30 janvier prochains par la coordination contre la loi Sécurité globale.

Chloé Juhel