La détention de Salah Hamouri prolongée de 48h

 La détention de Salah Hamouri prolongée de 48h

Le Franco-Palestinien Salah Hamouri. Crédit photo : Jean-Michel Sicot


Emprisonné dans une geôle israélienne depuis mardi dernier, le Franco-Palestinien de 32 ans Salah Hamouri est passé ce dimanche 27 août devant un tribunal militaire, illégal au regard du droit international. Après une heure d'audience, la détention de celui qui vient d'obtenir son diplôme d'avocat à l'université d'Al Qods de Jérusalem a été prolongée de 48h, "pour les besoins de l'enquête", selon une source proche du dossier. Il pourrait alors soit être libéré, soit être placé "en détention administrative".


L'Etat israélien se sert de la détention administrative comme une véritable politique depuis 1948, et y a progressivement eu recours dans tous les territoires palestiniens conquis depuis 1967.


Depuis des dizaines d'années, des milliers de Palestiniens ont été emprisonnés en tant que "détenus administratifs" sans qu'aucun d'entre eux ne soit informé de la raison de son emprisonnement.


Salah Hamouri a été arrêté ce mardi 22 août par l'armée israélienne dans son domicile à Jérusalem, soupçonné de "s’être réengagé dans des organisations politiques illégales".


C'est Elsa, sa femme, une Française, empêchée par les autorités du pays (alors enceinte, elle avait été expulsée de l'aéoroport de Tel Aviv le 7 janvier 2016) de séjourner auprès de son époux qui avait donné l'alerte sur page Facebook :


"Salah Hamouri a été arrêté cette nuit à notre domicile de Jérusalem-Est par l'armée d'occupation venue en grand nombre le cueillir dans son sommeil. Comme souvent, les autorités militaires ne donnent aucun motif à cette arrestation et nous n'avons que peu d'informations au sujet de sa détention, il n'a pu contacter personne. Nous demandons à la France d'agir avec conviction pour protéger et obtenir la libération de notre concitoyen qui subit une fois de plus l'arbitraire israélien".


L’annonce de l’arrestation de Salah Hamouri a aussitôt été relayée sur les réseaux sociaux. Dans un communiqué, l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) avait dénoncé un acte "inadmissible et insupportable" et appelé à une "mobilisation immédiate et massive" par le biais d’une pétition.


Le consulat général de France à Jérusalem "suit le dossier de très près, avec Paris", et se mobilise "pour assurer une protection consulaire" à Hamouri, a confié au journal Le Monde un diplomate français sur place.


De son côté, Elsa Faucillon, députée communiste des Hauts-de-Seine a écrit au président de la République pour exiger la libération de Salah Hamouri. "Je m’élève contre ces méthodes d’acharnement visant à intimider toutes celles et tous ceux qui tel Salah Hamouri se mobilisent pour faire reconnaître le droit du peuple palestinien à vivre dans un état libre et indépendant", a-t-elle écrit.


Salah Hamouri a déjà passé près de sept ans dans les prisons israéliennes pour un "délit d'intention". Un tribunal militaire, illégal au regard du droit international, l'avait condamné en 2005 le soupçonnant d'avoir voulu assassiner Ovedia Youssef, un rabbin d'extrême droite, et d'appartenir au FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine), une organisation jugée terroriste par Israël.


A quelques mois de la fin de sa peine, Alain Juppé, alors ministre des Affaires étrangères, avait fini par admettre que le dossier d'accusation de Salah Hamouri était vide. Depuis sa libération de prison en décembre 2011, les autorités israéliennes s'acharnent sur lui. A plusieurs reprises, il a écopé de plusieurs interdictions de territoire en Cisjordanie occupée.


Nadir Dendoune


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