Ibtihaj Al Zahdi, l’informatique au coeur

 Ibtihaj Al Zahdi, l’informatique au coeur

Archives personnelles Ibtihaj Al Zahdi


Formée à l’école Mohammadia de Rabat, l’ingénieure s’est installée à Rennes pour finir ses études, puis à Paris. Elle travaille aujourd’hui dans le secteur bancaire sur la surveillance des moyens de paiements en France. Et garde le Maroc dans un coin de la tête. 


C’est à Fès, où elle est née, qu’Ibtihaj Al Zahdi développe sa connaissance des mathématiques, jusqu’à l’obtention, en 2006, d’un Bac en sciences mathématiques. Elle est ensuite diplômée de l’école d’ingénieurs Mohammadia de Rabat en 2011, avant de poursuivre ses études en France, “un souhait de longue date”.


Bien que ce fût “difficile de quitter le Maroc, la famille, le soleil”, elle atterrit à Rennes, où elle rejoint un master spécialisé en ingénierie d’affaires à l’institut Mines-Telecom. “Il m’a fallu du temps pour m’adapter au changement de culture, de nourriture, de climat mais j’ai fini par m’y faire”, confie Ibtihaj Al Zahdi.


Son master en poche, elle part vivre à Paris pour faire ses gammes dans le monde professionnel. Elle décroche un premier travail dans un cabinet de conseils en système d’information où elle change régulièrement de mission. “Au départ je faisais les tests, la première phase qui permet de comprendre comment le système d’information est géré, comment ça fonctionne, quelles sont les données attendues, les contrôles effectués… Cette phase de testing m’a permis de maîtriser les rouages du système informatique et par la suite j’ai pu évoluer vers la conception et la spécification des règles de gestion du système d’information.”


 


Des projets autour du big data


Pour le site de GRDF, filiale d’Engie, elle participe à la conception du système d’information qui gère le portail des compteurs communicants de gaz. “Afin de répondre au besoin du métier, nous avons mis en place la fonction de planification des tournées de techniciens pour la pose des compteurs. Il faut prévoir les règles de gestion de cette planification, les cas d’erreurs et les messages affichés, les données nécessaires au calcul et contrôles prévus par les métiers.”


L’ingénieure travaille aujourd’hui dans le secteur bancaire, sur une grosse base de données qui assure la surveillance des moyens de paiement dans l’Hexagone. Plus tard, elle aimerait se concentrer sur des projets autour du big data et de l’informatique décisionnelle.


 


“Je finirai par quitter la France”


Son retour au Royaume, ce n’est pas pour tout de suite. “J’y pense, c’est vrai, mais pour l’instant j’ai mes repères ici, dans le domaine professionnel et personnel. Je finirai par quitter la France mais je ne sais pas si je rentrerai au Maroc ou si je changerai de pays afin de relever de nouveaux challenges.”


En attendant, Ibtihaj Al Zahdi continue à retourner au moins deux fois par an voir sa famille, mais pas seulement. “J’ai été invité au Maroc lors d’un séminaire, la 6e édition de ‘Arab Women in computing and technology’. Ça m’a permis de rencontrer des personnes qui ont partagé avec nous leur parcours et les clés de leur succès.”


Consciente du potentiel du Royaume dans le domaine de l’informatique, la jeune femme garde un œil avisé sur ce qu’il s’y passe. “On voit ici comment les différents systèmes informatiques sont gérés, dans divers domaines tels que l’énergie ou le secteur bancaire. Quand je pense au Maroc, je me dis qu’il y a encore beaucoup de choses à mettre en place.” Un développement qui pourrait bien, un jour, se faire avec elle. 

Jonathan Ardines