Ilham Ait Addi, au service de l’Afrique

 Ilham Ait Addi, au service de l’Afrique

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Elle a quitté le Maroc pour s’installer au Mali avec son mari il y a une quinzaine d’années. Aujourd’hui, Ilham Ait Addi y dirige son entreprise et s’investit pleinement dans la vie associative. Une adaptation réussie pour une femme qui mise sur les valeurs de brassage et de métissage culturel.


“Lorsque j’étais enfant, je pensais déjà que l’Afrique était l’avenir. Je me voyais travailler là-bas et aider à développer ce beau continent.” Avant d’apporter sa pierre à l’édifice africain, Ilham Ait Addi a fait ses gammes chez elle, au Maroc, dans la région de Marrakech. A la faculté, elle valide une maîtrise en géologie, option pétrologie, et rencontre son mari, “un métisse malien-russe qui faisait ses études de mathématiques appliquées”. Très vite, les deux tourtereaux se projettent vers le reste du continent, des ambitions plein la tête. “Nous étions deux jeunes qui voulions tout changer”, résume-t-elle.


 


Accompagner les investisseurs


Arrivés au Mali, ils se confrontent à la réalité africaine : manque d’infrastructures, de compétences…­Ilham enchaîne les boulots (assistante de direction, directrice de communication d’une société de trading), avant de se décider à reprendre ses études pour se perfectionner et approfondir ses connaissances. “J’ai entamé un Master 2 en ingénierie marketing et commerce international dans une école marocaine, à Bamako, en partenariat avec une université nord-américaine”. Régulièrement en déplacement aux Etats-Unis, où elle multiplie les stages, elle accouche là-bas de son second ­enfant, avant de rentrer au Mali.


Son Master en poche, elle lance sa propre société, Ciwara Event. “Nous intervenons dans le domaine de la communication, du marketing, des prestations de ­service et de management, consultation, formation, conception, accompagnement des investisseurs entre le Maroc et le Mali.”


 


Nommée aux Saphira Awards


Dans le sillage de la dynamique impulsée entre les deux pays par la visite du roi Mohammed VI à Bamako, en 2013, elle participe à la création de l’association ­maroco-malienne Al-Jisr (le pont), dont elle est présidente. Avec pour ambition “de construire de ­nouvelles passerelles entre les deux pays, et contribuer ainsi à leur rapprochement”.


Jamais fatiguée malgré sa charge de mère de famille, Ilham a aussi mis en place au Mali un espace baptisé “Maroc à domicile”, dédié à la promotion de l’artisanat marocain, de la gastronomie et des produits du terroir du Royaume. Un vrai rôle d’ambassadrice et de lien entre ces deux pays d’Afrique qui lui vaut une nomi­nation, en mars dernier, aux Saphira Awards, un événement organisé par le ministère des Marocains résidant à l’étranger (MRE) pour saluer les compétences des femmes résidant en Afrique.


En attendant de s’inscrire en doctorat de communication politique, Ilham trouve encore le temps d’assurer la charge de trésorière pour une association francophone, Bamako Accueil, laquelle oriente et aide les ­familles étrangères lors de leur arrivée au Mali. Elle leur distille de bons conseils, les meilleures adresses et organise des sorties à la découverte de la culture malienne. Planning bien rempli pour cette Marocaine qui croit dur comme fer à la réussite de l’Afrique.

Jonathan Ardines