Rabat-Célébration de la Journée mondiale de la langue arabe

 Rabat-Célébration de la Journée mondiale de la langue arabe

La capacité de la langue arabe à renforcer sa présence à l’international repose d’emblée sur les efforts de ses locuteurs

Les travaux de la conférence internationale « Fenêtre diplomatique sur la langue arabe », initiée par l’Organisation du monde islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ICESCO), se sont ouverts mardi à Rabat, en célébration de la Journée mondiale de la langue arabe, le 18 décembre 2023.

 

L’objectif de la rencontre, mettre en lumière la place de la langue arabe dans le domaine diplomatique. Et promouvoir les expériences personnelles liées à l’apprentissage de l’arabe par les diplomates en provenance de pays non arabophones. La conférence a eu lieu justement en présence de nombreux diplomates et experts internationaux.

Les participants ont passé en revue les défis de l’apprentissage de la langue arabe, connue pour être une langue difficile, dans les milieux diplomatiques et de la politique internationale ainsi que les perspectives futures de la langue arabe dans ces domaines prestigieux.

Dans une allocution lors de la séance d’ouverture, le directeur général de l’ICESCO, Salim Bin Mohammed Al Malik, a relevé que cette rencontre veut consolider les contributions de l’organisation dans les domaines de la diplomatie éducative, culturelle, scientifique et civilisationnelle. Elle tend aussi à déployer des efforts pour jeter les ponts de dialogue et d’échange entre les nations et les peuples.

Les langues, l’arabe en l’occurrence, contribuent à construire un pont conversationnel, d’abord, humain et culturel ensuite. Le dialogue et d’échange entre les nations se fait d’abord par l’instrument du langage. La langue arabe a réussi à consacrer le concept de l’échange linguistique grâce à son ouverture sur les autres langues.7

La langue arabe doit renforcer sa présence par le biais d’une politique linguistique

Cela étant dit et selon M. Al Malik, l’arabe a besoin de plus d’efforts pour s’enrichir sur les plans de la planification, de la politique linguistique, de la recherche scientifique, de l’échange du savoir à travers la traduction, du développement pédagogique, de la technologie digitale et de la promotion médiatique.

« La capacité de la langue arabe à renforcer sa présence à l’international repose d’emblée sur les efforts de ses locuteurs et leurs contributions directes dans la construction de la civilisation et du développement humains », a-t-il analysé.

Pour sa part, l’ambassadeur d’Indonésie en Arabie Saoudite, Abdul Aziz Ahmad, a passé en revue son expérience dans l’apprentissage de l’arabe standard, en évoquant les avantages de son utilisation dans la vie quotidienne, soulignant l’importance d’employer une nouvelle méthodologie et de nouveaux moyens dans l’enseignement de l’arabe.

Dans le même contexte, l’ambassadeur du Pakistan au Maroc, Muhammad Sami-ur-Rehman, a indiqué que la langue est l’un des moyens majeurs qui reflètent la culture des nations, notant que sa beauté se reflète dans son pourvoir expressif et sa richesse linguistique.

Plus qu’une question purement éducative, l’intérêt pour la langue arabe « est une question de religion et de promotion d’un message noble », a-t-il estimé, appelant à valoriser cette langue et veiller à sa transmission aux générations futures.

Adoption par l’Assemblée générale de l’ONU de la langue arabe comme langue officielle en 1973

De son côté, l’ancien ambassadeur du Maroc auprès des Nations Unies, Rachid Lahlou, a passé en revue l’histoire de l’adoption et de l’usage de la langue arabe dans la diplomatie internationale, depuis son utilisation aux Nations Unies pour la première fois en 1955, jusqu’à son adoption par l’Assemblée générale de l’ONU comme langue officielle parmi les langues des Nations Unies en 1973.

La séance d’ouverture de la conférence a été marquée par la présentation d’une vidéo intitulée « Une fenêtre diplomatique sur la langue arabe », qui retrace les expériences personnelles d’une pléiade de personnalités diplomatiques étrangères dans l’apprentissage de la langue arabe.

Outre les sujets déployés par le programme de la conférence, en l’occurrence « Diplomatie linguistique et stéréotypes sur le monde arabe », « Enseigner l’arabe à des fins spéciales : la diplomatie comme exemple », et « Enseigner l’arabe à des fins diplomatiques : réalisations et attentes », une séance de formation est organisée portant sur « les méthodes modernes d’enseignement de l’arabe à des fins diplomatiques ».

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Mishka Gharbi