Réchauffement climatique : prévisions inquiétantes pour la Méditerranée

 Réchauffement climatique : prévisions inquiétantes pour la Méditerranée

Alexandrie, le 31 octobre 2022. La photo montre quelques-uns des milliers de blocs de béton installés pour briser les vagues de la mer Méditerranée le long des côtes de la 2e plus grande ville d’Égypte. Avec le réchauffement climatique, l’élévation du niveau de la mer et l’affaissement des terres, l’Égypte pourrait perdre le front côtier d’Alexandrie, avec ses ruines historiques et antiques. KHALED DESOUKI / AFP

Et si Alexandrie était submergée par les flots dans une vingtaine d’années. C’est un scénario envisagé par les experts du Giec, inquiets quant aux effets du réchauffement climatique.

 

A l’horizon 2050, selon les experts climat de l’ONU (Giec), le niveau de la mer Méditerranée devrait augmenter d’un mètre, occasionnant des dommages irrémédiables en Egypte notamment. « Un tiers des terres ultra-fertiles du delta du Nil et des villes historiques comme Alexandrie seront inondées » expliquent-ils.

Les chiffres n’invitent pas à l’optimisme. Alexandrie s’immerge peu à peu au rythme de 3 millimètres par année. Tandis qu’au niveau du Delta du Nil, la mer s’est avancée de trois kilomètres dans les terres depuis les années 60.

Quelles solutions ?

Etant un des poumons économiques et culturels du pays, cette ville historiquement riche ne peut être laissée à son sort. Des solutions ont été imaginées par l’Autorité égyptienne de protection des côtes. Selon l’AFP, le long des 69 kilomètres de côte, une ceinture de roseaux a été érigée.

« Le sable s’agrège autour et, ensemble, ils forment une barrière naturelle », explique Ahmed Abdelkader, à la tête de l’Autorité. En outre, afin de protéger la citadelle de Qaitbay, bâtisse du XVe siècle menacée par les eaux, 5 000 blocks de béton ont été installés pour contenir les vagues. 

Inquiétude méditerranéenne

« 30% d’Alexandrie seront inondés, 1,5 million de personnes ou plus seront déplacées, 195 000 emplois détruits et les pertes en terres et en construction atteindront 30 000 milliards de dollars » et ce, dans le cas où la Méditerranée n’augmente que de 50 centimètres, préviennent les experts du Giec. Leur inquiétude va bien au-delà des côtes égyptiennes.

Selon eux, les effets du réchauffement climatique sur la région méditerranéenne compteront parmi les plus extrêmes du monde. A deux jours de la COP 27 (du 6 au 18 novembre), qui se déroulera cette année à Charm el-Cheikh, en Egypte, les prévisions sur les conséquences du réchauffement de la planète sont de plus en plus alarmistes. 

Charly Célinain