Relaxe requise pour six policiers accusés d’injures racistes et de violences

 Relaxe requise pour six policiers accusés d’injures racistes et de violences

Ludovic MARIN / AFP

Le mot « bicot » n’a pas convaincu l’avocate générale. Devant la cour d’appel de Paris, elle a requis la relaxe de six policiers condamnés en première instance, pour injures racistes et violences.

 

Elle a décrit des « fonctionnaires volontairement traînés dans la boue et de façon totalement injuste ». Ces agents du commissariat d’Asnières (Hauts-de-Seine) étaient poursuivis pour injures racistes et violences, lors de l’interpellation d’un Egyptien en avril 2020. Jugés en première instance à Bobigny en 2022, les six fonctionnaires avaient été condamnés, jusqu’à un an de prison, dont six mois ferme. Les peines avaient été plus sévères que les réquisitions du parquet.

Les faits ont eu lieu lors du premier confinement. On suspecte plusieurs hommes de vol sur un chantier, en banlieue parisienne. A l’arrivée de la police, ils prennent la fuite et, dans sa course, l’un d’entre eux plonge dans la Seine. Rattrapé sur l’autre rive, l’homme âgé de 29 ans et de nationalité égyptienne est interpellé sous les sarcasmes des policiers. Menotté et emmené au fourgon, il affirme avoir ensuite été victime de coups portés par les policiers.

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« Cirque »

Une fois de plus, c’est une vidéo filmée par des citoyens qui fera éclater le scandale. Sur ces images, on entend l’un d’eux dire: « un bicot comme ça, ça nage pas ! ». L’avocat de l’homme de nationalité égyptienne a souligné que cela rappelle « les heures sombres des années 60, quand le préfet Papon avait ordonné la noyade d’Algériens dans la Seine ». 

L’avocate générale a balayé ces accusations et qualifié le dossier de « cirque (…) auquel il est bon de mettre fin », rappelant que « la cour n’a pas à juger des faits qui se sont passés en 1961 ».

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Résultat d’un montage

Le policier, auteur de ces propos, a reconnu avoir prononcé cette injure raciste. Malgré tout, le ministère public considère que le film n’est qu’un résultat d’un montage dans lequel « sous-titrages et commentaires guident vers ce que l’on doit croire et voir ». L’audience doit reprendre aujourd’hui, le 15 septembre, avec la fin des plaidoiries de la défense.

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Chloé Juhel