La princesse Lalla Meryem s’engage

 La princesse Lalla Meryem s’engage

crédit photo : SPPR


Grâce à un engagement de tous les instants, et avec le soutien des plus hautes personnalités du pays, la vaccination des enfants s’est imposée comme une action d’intérêt général au Royaume chérifien.


C’est l’histoire d’une princesse désireuse de protéger l’enfance. Et de contribuer à sauver des milliers de vies chaque ­année, en minimisant ou en éliminant, grâce aux vaccins, les risques de développer une maladie grave. Le 31 janvier, à Marrakech, elle a présidé le lancement de l’opération de vaccination des ­enfants au Maroc, menée par l’Observatoire ­national des droits de l’enfant (ONDE). Depuis trente ans, l’organisme, dont elle est la présidente, supervise le programme national de ­vaccination, afin de garantir à tous son accès égalitaire et de réduire les cas de maladies que l’on peut facilement prévenir. Beaucoup ignorent, en effet, que l’absence de vaccination peut occasionner chez l’enfant des problèmes de santé graves, tels que la surdité après une méningite, ­elle-même causée par une infection au pneumocoque.


 


Une prise en charge intégrale du coût des vaccins


Tous les centres de santé du Royaume sont mobilisés pour répondre à une demande de plus en plus forte. Sur le terrain, l’action des équipes de l’ONDE, en collaboration avec le département de la Santé, a permis de mettre en place un plan en faveur de la politique de prévention des infections grâce à la vaccination. Avec, à la clé, des campagnes de sensibilisation auprès de la population, la formation initiale et continue des professionnels de santé, l’implication de l’école, des campagnes d’information dans les médias, la facilitation de la ­pratique de la vaccination, l’amélioration du suivi par la généralisation du carnet de santé. Sans oublier la prise en charge intégrale par les pouvoirs publics du coût des vaccins.


Dès le départ, le Maroc avait d’ailleurs fait le choix d’inscrire le droit à la santé pour tous dans ses priorités, conformément à la Convention internationale des droits de l’enfant que le Royaume avait validée dès 1993. Conséquence directe, le programme national d’immunisation a ainsi permis le recul ­notable de plusieurs maladies, et a contribué à la disparition totale de lourdes pathologies, comme la poliomyélite et la diphtérie. De même, depuis l’introduction du vaccin contre l’Haemophilus influenzae type B dans le pays, en 2007, les cas de méningite ont reculé de manière drastique.


 


Absence de polémique sur les effets secondaires


De l’avis même des instances internationales, le programme de vaccination au Maroc est aujourd’hui l’un des plus grands succès en termes de politique de santé publique. Et il est définitivement admis, dans les milieux scientifiques, que les vaccins offrent une protection de longue durée, encore efficace quand les bébés deviendront adultes, puisque les personnes vaccinées à la naissance sont immunisées pendant au moins vingt ans. Autre bénéfice d’importance : la vaccination permet non seulement d’être protégé contre certaines maladies, parfois mortelles, mais c’est aussi un moyen d’éviter aux autres de les contracter et de les transmettre à leur tour.


Fort heureusement, contrairement à d’autres pays, comme la France, au Maroc, la polémique sur les effets secondaires de certains vaccins n’a pas trouvé d’échos. Une chose est sûre, l’entregent de la princesse a réussi à imposer la vaccination comme une véritable action d’intérêt général. 


MAGAZINE MARS 2018

Aziz Cherkaoui