Le gouvernement abandonne-t-il les collèges du 93 ?

 Le gouvernement abandonne-t-il les collèges du 93 ?

Marche à Paris le 14 décembre 2017 organisée par les enseignants travaillant dans les établissements scolaires du 93 contre la réforme de l’éducation sous le gouvernement Macron. Les manifestants protestent contre les suppressions d’emplois et le manque de fonds disponibles pour le ministère de l’Éducation. JULIEN MATTIA / NURPHOTO


Les établissements scolaires de Seine-Saint-Denis auront moins de moyens pour la rentrée 2018. Au fil des années, l'éducation prioritaire semble passer au second plan dans ce département où elle est pourtant indispensable. 


Baisse de moyens prévisible


Le 20 janvier, les nouvelles dotations horaires globales (DHG) des collèges du 93 pour la rentrée 2018 ont été communiquées. C'est sans grande surprise que les enseignants ont accueilli la nouvelle baisse de la DHG : « Depuis que je suis dans le 93 à enseigner, ça va faire sept ans, tous les ans nous avons eu des baisses de DHG » confie une enseignante du collège Jean-Pierre Timbaud (Bobigny) et membre de syndicat Sud éducation 93. 


Onde de choc


Avec cette nouvelle baisse des DHG, ce sont des heures de soutien, ou des heures nécessaires aux projets avec les élèves décrocheurs, qui seront perdues. Si la baisse de la DHG n'est pas totalement une surprise, les enseignants du 93 ont un véritable sentiment d'abandon : « Depuis la réforme du collège [2015, ndlr], les dotations… nous avons l'impression qu'on nous laisse tomber. L'éducation prioritaire est en train de disparaître, donc dans le département du 93, le plus concerné, c'est évidemment une onde de choc énorme ».


Quelle éducation prioritaire ?


Si les DHG adaptées ne sont pas les seuls apports caractéristiques des classements en REP (Réseau d'éducation prioritaire) et REP+, la baisse de ces dotations fait craindre le pire pour l'éducation des enfants scolarisés dans le 93 : « le cœur de notre métier c'est l'enseignement, donc les heures que nous avions en plus étaient très importantes (…) Ce qui nous inquiète c'est la façon dont sont traités nos élèves ».


Sud éducation 93 appelle à une grève et à manifester, demain (1er février) pour l'obtention des moyens nécessaires au bon fonctionnement de l'éducation prioritaire. Mais également, de façon plus générale, pour dénoncer les réformes de l'éducation dont pâtiront les élèves les plus en difficultés, à savoir la réforme du bac et la sélection à l'entrée des universités.


Charly Célinain

Charly Célinain