Les frais d’inscription à l’université des étudiants non européens vont augmenter

 Les frais d’inscription à l’université des étudiants non européens vont augmenter


La nouvelle risque de briser les rêves d’un certain nombre de jeunes aspirant à des études supérieures en France dans les prochaines années. Le Premier ministre français, Édouard Philippe, a annoncé une hausse importante des frais de scolarité des étudiants non européens dans l’enseignement supérieur public français.


Les universités françaises jouissaient jusqu’à présent d’une attractivité importante pour les étudiants étrangers. Non seulement certaines délivrent des diplômes prestigieux au terme d’un cursus de qualité, mais elles sont également abordables financièrement, comparées à leurs homologues américaines ou britanniques par exemple.


Ce deuxième atout va prendre un sérieux coup avec la réforme annoncée des frais de scolarité pour les étudiants extra-européens. Paradoxe : le chef du gouvernement français a fait cette annonce lors de sa présentation de la stratégie d’attractivité de la France pour les étudiants internationaux. Il s’agit d’« opérer une forme de révolution pour que notre attractivité ne soit plus tant fondée sur la quasi-gratuité que sur un vrai choix, un vrai désir, celui de l’excellence », a justifié M. Philippe. La quasi-gratuité de l’université a eu « comme conséquence la faiblesse des moyens disponibles pour accueillir et accompagner les étudiants internationaux », a-t-il ajouté.


« Nous resterons très en dessous des 8 000 à 13 000 euros de nos voisins néerlandais et des dizaines de milliers de livres en Grande-Bretagne (…) sans évoquer bien sûr la situation sur le continent nord-américain », s’est défendu le Premier ministre.


À terme, la stratégie présentée ce lundi ambitionne de porter le nombre d’étudiants étrangers d’environ 300 000 actuellement à 500 000 en 2027. Parmi eux les Africains, dont une majorité de Maghrébins, représentent à eux seuls la moitié des étudiants étrangers inscrits à la rentrée 2017. Il y a ainsi près de 40 000 Marocains, plus de 30 000 Algériens et près de 13 000 Tunisiens étudiant en France cette année. Les trois pays se classent respectivement à la 1ère, 2e et 5e place des pays envoyant le plus d’étudiants en France. La Chine et l’Italie complètent le top 5.


 


Multiplication par 5 à 10 des frais de scolarités


Mais la situation pourrait évoluer dès la rentrée prochaine avec la multiplication par 5 à 10 des frais de scolarités pour ces étudiants dont beaucoup de familles peinent à subvenir aux besoins de leurs enfants à l’étranger.


À partir de la rentrée 2019, les frais de scolarité dans l’enseignement supérieurs seront de 2 770 € en licence, puis de 3 770 € en master et en doctorat, contre généralement moins de 500 € aujourd’hui. Ils ne couvriront « moins d’un tiers » du coût réel de la formation, selon le gouvernement, qui promet cependant que cette hausse permettra de « faire financer les bourses des moins fortunés et des plus méritants en faisant payer les étudiants étrangers qui en ont les moyens ».


Edouard Philippe a d’ailleurs mentionné la création de 8000 bourses d’exonération décernées par le Quai d’Orsay (en plus des 7000 déjà attribuées tous les ans) ainsi que 6000 autres bourses que les établissements « pourront librement attribuer aux étudiants internationaux ».


Dans le même temps, il est prévu de faciliter l’obtention de visas, autre barrière à l’accès aux études en France. La procédure devrait donc être harmonisée et simplifiée pour les jeunes souhaitant s’inscrire dans les universités françaises.


Rached Cherif

Rached Cherif