Stains. Une banderole en soutien à Salah Hamouri affichée sur le fronton de la mairie

 Stains. Une banderole en soutien à Salah Hamouri affichée sur le fronton de la mairie

L’histoire qui se répète. Depuis ce lundi 4 avril, une nouvelle banderole en soutien à Salah Hamouri, avocat franco-palestinien détenu dans une prison israélienne, est affichée sur le fronton de la mairie. Cela avait déjà été le cas en 2018. Salah Hamouri est également citoyen d’honneur de Stains.

 

Le 10 mars dernier, Salah Hamouri a été placé en détention administrative pour trois mois, une peine qui peut être indéfiniment reconduite.

« Il y a quelques jours, on s’est vu avec les maires d’Ivry-Sur-Seine et de Gennevilliers pour réfléchir à comment on pourrait apporter notre soutien à Salah Hamouri que nous connaissons tous très bien, explique au Courrier de l’Atlas Azzédine Taïbi. Cette banderole est une première étape », confie le maire communiste de Stains.

La ville d’Ivry-sur-Seine a également installé il y a quelques jours sur le fronton de sa mairie un portrait de Salah Hamouri et la ville de Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine devrait en faire autant dans les prochains jours.

Depuis près de vingt ans, les autorités israéliennes s’acharnent sur ce Franco-Palestinien, français par sa mère, palestinien par son père. Salah Hamouri a été une première fois jeté en prison à l’âge de 19 ans, alors qu’il n’était qu’étudiant, pour son opposition à l’occupation et la colonisation israélienne en Palestine.

Puis de nouveau entre 2005 et 2011, accusé d’avoir voulu projeter une tentative d’assassinat à l’encontre d’un rabbin, des accusations qu’il a toujours niées. Après sa sortie de prison fin 2011, Salah Hamouri a été placé plusieurs fois en détention administrative par les autorités israéliennes, puis relâché, sans jamais qu’aucun procès n’ait lieu.

 

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Fin 2017, alors que le portrait de Salah Hamouri est affiché sur le fronton de la mairie de Stains, le préfet de Seine-Saint-Denis de l’époque s’indigne, remettant en cause « l’intérêt local » du soutien de la ville communiste pour l’avocat franco-palestinien. Il porte plainte contre le maire qui se retrouve en mars 2018 devant le tribunal administratif de Montreuil. Une procédure judiciaire qui avait obligé alors le maire à déplacer le portrait d’Hamouri dans un autre bâtiment de la ville.

Deux ans auparavant, en 2016, c’était pour une banderole en soutien à un autre prisonnier palestinien Marwan Barghouti qu’Azzédine Taïbi s’était retrouvé devant la justice. Le maire de Stains avait été relaxé.

« Il n’y a que quand Stains soutient les Palestiniens qu’elle est poursuivie devant les tribunaux, s’indigne le maire. On n’a jamais eu aucun souci quand les portraits d’Ingrid Betancourt ou du journaliste Lou Bureau emprisonné en Turquie étaient affichés sur le fronton de la mairie », rappelle Azzédine Taïbi qui espère que le Préfet cette fois-ci n’engagera aucune poursuite.

« Je ne veux aucun bras de fer avec les autorités françaises, je veux juste que Salah Hamouri soit libéré », martèle le premier édile. Un vœu, demandant la libération du Franco-Palestinien, devrait également être voté lors du prochain conseil municipal de Stains.

 

Nadir Dendoune