Toulouse : des MNA menacés d’expulsion au cœur de la trêve hivernale

 Toulouse : des MNA menacés d’expulsion au cœur de la trêve hivernale

Patricia Huchot-Boissier / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

A Toulouse, une centaine de mineurs non accompagnés (MNA) sont menacés d’être expulsés de leur lieu d’accueil temporaire, et ce, en pleine trêve hivernale.

 

Expulsion ?

Une centaine de mineurs non accompagnés hébergés dans l’ancien Ehpad des Tourelles (Toulouse) sont menacés d’expulsion. Ils ont à peine une semaine, jusqu’au 7 février, pour trouver une solution de repli. En 2020, la mairie avait choisi ce dispositif d’hébergement expérimental pour les recueillir, en attendant une décision de justice concernant leur recours, suite à une évaluation qui n’a pas reconnu leur minorité.

Or, malgré des discussions entamées en décembre dernier, entre les jeunes, les associations et collectifs d’un côté et la mairie de l’autre, concernant l’avenir du dispositif, celui-ci pourrait être évacué sans solution de repli selon Médecins de Monde.

A la rue

« Cette expulsion va intervenir en pleine trêve hivernale, sans diagnostic social préalable, sans solution d’hébergement proposée aux jeunes concernés », craint Médecins du Monde qui intervient auprès des jeunes. L’association Tous-tes En Classe 31, qui assure le suivi éducatif, fait remonter un autre gros inconvénient : « ces adolescents sont en pleine année scolaire, déjà affectés par l’angoisse d’un avenir incertain, et cette mise à la rue va évidemment hypothéquer leurs chances de réussite scolaire ».

« Inadapté », « sous-dimensionné » selon les associations y intervenant, ces dernières rappellent que l’ancien Ehpad des Tourelles est le seul hébergement où les MNA peuvent être accueillis, en attendant l’examen de leur recours, qui dure, et pourrait durer encore pendant plusieurs mois.

Poursuivre le dialogue

En avril dernier, 80 jeunes bloquaient l’Ehpad pour dénoncer des conditions d’hébergement difficiles, des problèmes d’insécurité, le manque d’accompagnement. Et ils avaient été entendus par Daniel Rougé, premier adjoint au maire en charge des politiques de solidarité et inclusion.

Aujourd’hui, alors que la mairie, lors des discussions de décembre, n’envisageait un déménagement vers un autre site qu’à partir de fin avril 2022, la menace d’une expulsion la semaine prochaine prend de cours tous ceux qui interviennent sur ce lieu. Associations, collectifs et jeunes demandent à la mairie la poursuite des discussions et de la recherche d’une solution pérenne.

 

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Charly Célinain