Course-poursuite à Tunis : un terroriste se fait exploser

 Course-poursuite à Tunis : un terroriste se fait exploser

Aymen Smiri était activement recherché depuis la matinée du 2 juillet


Tard dans la nuit du mardi au mercredi 3 juillet, un terroriste en fuite a actionné une ceinture d’explosifs au niveau de la station de métro de la Cité Intileka, non loin de la Cité Ettadhamen, deux banlieues densément peuplées de la capitale. Son identité a été aussitôt révélée : Aymen Smiri, un élément qui était activement recherché par les autorités. Il s’agit du troisième kamikaze à se faire exploser à Tunis en moins d’une semaine.



Images filmées à chaud par un habitant du quartier théâtre de l'explosion (attention images violentes)


 


Natif du 19 mars 1996, le jeune homme habitant du quartier voisin d’Ibn Khaldoun était poursuivi par les forces de la BAT en cette soirée d’après match de la Coupe d’Afrique des nations de football, où les riverains étaient sortis en nombre pour célébrer la qualification de la sélection tunisienne. Encerclé, Il aurait refusé de se rendre après des tirs de sommation puis des tirs en sa direction. Le métro, encore en circulation à 23h00, venait de quitter la station.


Dans la même journée de mardi 2 juillet, le ministère de l’Intérieur avait publié un avis de recherche de l’élément en question, qualifié de très dangereux par Sofiène Zaag, le porte-parole du ministère, accompagné de la photo ci-dessus. Il semble qu’après avoir été critiquées par l’opinion publique, les autorités et les renseignements ont bénéficié d’informations très précises à l’issue des centaines de descentes de police qui ont eu lieu au lendemain des deux opérations terroristes du « jeudi noir » 27 juin dernier qui avaient fait pour rappel 3 morts dont les kamikazes et un agent de la police municipale.


En l’occurrence, près de 500 opérations distinctes en une seule nuit, entre descentes et perquisitions musclées, qui avaient permis l’arrestation de 25 personnes, mais avaient par ailleurs été critiquées pour « leur violence » par l’avocat Seifeddine Makhlouf, à son tour vivement critiqué par une grande partie de l’opinion pour cette déclaration.  


En dehors du terroriste dont le corps a été déchiqueté par l’explosion sur les rails du métro, par chance aucune victime n’est à déplorer, au moment où les rumeurs des poursuites des recherches d’un autre élément continuaient de créer un vent de panique dans la Cité Intilika et ses environs.


Alors que de nombreux observateurs se félicitaient d’une quasi éradication du terrorisme en Tunisie ces dernières années, le gouvernement Chahed a pour sa défense « toujours estimé le danger non encore complètement vaincu », et ces récentes opérations, bien qu’en partie déjouées, constituent un revers politique gouvernemental à 3 mois des scrutins législatif et présidentiel.  


 

Seif Soudani