Kasserine : l’insurrection se propage à d’autres régions

 Kasserine : l’insurrection se propage à d’autres régions

Un jeune chômeur tente de se jeter du haut du mur de siège du gouvernorat de Kasserine


Janvier est un mois décidément toujours aussi socialement chaud en Tunisie. Les violents affrontements qui persistent à Kasserine suite à la mort du jeune Ridha Yahyaoui se sont poursuivis dans la nuit du mardi au mercredi 20 janvier, malgré l’annonce d’un couvre-feu décrété dans tout le gouvernorat, de 18h à 5h du matin. Un lourd premier bilan fait état de plus de 200 blessés et de dizaines d’hospitalisations.




 


Le retour au calme a été constaté qu’à partir de 06h00 du matin mercredi. La direction régionale de la santé de Kasserine a quant à elle précisé que 246 manifestants ont été blessés, suite à des échauffourées avec les forces anti émeutes. La plupart ont reçu des soins après avoir été asphyxiés par les gaz lacrymogènes, tandis que d’autres ont reçu des coups ou des projectiles ou encore ont chuté du haut de la clôture du siège du gouvernorat.    


La même source a indiqué que trois agents des forces de l’ordre et un militaire ont également été grièvement blessés. Selon un style devenu inaudible, le gouverneur a affirmé que « des éléments infiltrés sont derrière cette escalade ».


A la tombée de la nuit, les confrontations se sont propagées aux délégations voisines de Feriana, à 35 km de Kasserine, et de Thala, haut lieu des évènements de la révolution, toujours économiquement sinistré. A Sidi Bouzid, des jeunes de la région de Maknassi ont aussi pris le maquis de la rue en se déclarant « solidaires de leurs frères de révolte de Kasserine », en levant les mêmes revendications : le droit au développement et à l’emploi.  


Toujours dans la nuit, un groupe de manifestants a brièvement protesté aux abords du ministère de l’Intérieur, rapidement dispersé, signe que l’étincelle est cette fois contagieuse et est à prendre au sérieux.


Figure symbole de corruption et de népotisme, Kaïs Ben Ali, neveu du dictateur déchu, a été libéré dans la soirée de mardi, a annoncé Nessma TV. S’il voulait provoquer l’opinion publique, le ministère public ne s’y prendrait pas autrement…


 


S.S




 

Seif Soudani