La discrète visite de Gilles de Kerchove coordinateur de l’UE pour la lutte contre le terrorisme

 La discrète visite de Gilles de Kerchove coordinateur de l’UE pour la lutte contre le terrorisme

Gilles de Kerchove


Le nouveau ministre de l’Intérieur Lotfi Brahem a reçu aujourd’hui mercredi 18 octobre le coordinateur européen pour la lutte contre le terrorisme, Gilles de Kerchove, sorte d’homologue européen en visite officielle en Tunisie. La veille, ce dernier était reçu par le ministre de la Défense Abdelkarim Zbidi. Bilan d’une visite plutôt discrète, où de Kerchove réclamait en somme un retour sur investissement.


« L’union européenne est plus que jamais déterminée à aider la Tunisie dans sa politique de prévention et de lutte contre le terrorisme ». C’est ce qu’a déclaré le coordinateur de l’Union européenne pour la lutte contre le terrorisme, Gilles De Kerchove, lors d’un point de presse tenu au siège de la délégation de l’UE en Tunisie au terme de sa visite officielle en Tunisie.


La réunion au ministère de l’Intérieur s’est tenue en présence de trois directeurs généraux du ministère, à l’ordre du jour : « la coopération Tuniso-Européenne dans le domaine de la lutte contre le terrorisme notamment en ce qui concerne la formation des sécuritaires et les échanges d’informations ».


Selon France 24 qui rapporte les propos de Gilles de Kerchove, « l’Union Européenne (UE) cherche à savoir comment aider la Tunisie dans le domaine de la protection des données (…) pour intensifier les échanges d’informations entre Tunis et les organisations Europol et Eurojust, instances de coopération policière et judiciaire de l’UE ». 


Il affirmé que l’Union européenne a mobilisé des fonds conséquents afin d’aider les différents ministères dans l’élaboration de leurs politiques et leur mise en œuvre.


Une réforme incluant l’éthique


De Kerchove révèle l’élaboration d’un « projet majeur avec le ministère de l’Intérieur de réforme de la sécurité » d’un montant de 23 millions d’euros, pour à la fois améliorer les équipements, l’infrastructure, la gestion intégrée des frontières extérieures, mais aussi pour pousser à l’amélioration d’une déontologie de la police ».


D’autre part, l’UE opte également pour améliorer le cadre juridique pour l’exercice des renseignements.


De Kerchove évoque à ce titre le partenariat entre l’UE et la Tunisie dans le domaine de la justice (Projet d’Appui à la Réforme de la Justice, PARJ). « Ce projet passe à sa troisième phase avec la mobilisation de 100 millions d’euros », a-t-il affirmé, indiquant qu’il a pour but d’aider la justice tunisienne à lutter contre la radicalisation dans les prisons et à trouver des alternatives à l’emprisonnement pour lutter contre la surpopulation carcérale.


« Nous avons également des programmes dans le domaine de la communication et nous avons organisé des rencontres entre le réseau européen de prévention de la radicalisation et la plateforme tunisienne de prévention de la radicalisation », a indiqué de Kerchove, rappelant que l’UE veut également aider la commission nationale de lutte contre le terrorisme dans la déclinaison des différents plans d’actions en application de la stratégie antiterroriste.


La protection des données, nouveau fer de lance


Selon de Kerchove, l’UE cherche en outre à aider la Tunisie dans le domaine de la protection des données en vue d’intensifier l’échange des informations entre les opérationnels dans le domaine de lutte contre le terrorisme des deux côtés de la méditerranée.


« Nous nous réjouissons des progrès très significatifs qui ont été accomplis en Tunisie dans le la lutte contre le terrorisme et des réformes entretenus dans des secteurs importants comme la sécurité et la justice malgré son environnement régional difficile marqué essentiellement par sa proximité de la Libye », a expliqué De Kerchove.


Il a enfin rencontré l’ambassadeur du Canada en Tunisie dans le cadre d’un atelier consacré à la déradicalisation et la prévention contre le terrorisme.


Née sous gouvernement Valls, puis progressivement abandonnée par l’exécutif français, la notion controversée de « déradicalisation » reste d’actualité dans le reste de l’UE, malgré les critiques qui l’assimilent à une sorte de traitement clinique d’une question complexe aux ramifications sociétales.


 


S.S

Seif Soudani