Slim Riahi objet d’un mandat d’arrêt

 Slim Riahi objet d’un mandat d’arrêt

Slim Riahi


Un mandat de dépôt a été émis le 17 avril à l’encontre de l’homme d’affaires et homme politique Slim Riahi, apprend-on aujourd’hui, pour « suspicion de malversations », consécutivement à une plainte déposée par des parties libyennes.


L’info a été confirmée jeudi par porte-parole du Pôle judiciaire et financier, Sofien Sliti : le mandat d’arrêt a en effet été émis par la chambre d’accusation spécialisée dans les affaires de corruption administrative et financière près la Cour d’appel de Tunis, a précisé Sliti qui affirme que « toutes les mesures nécessaires seront prises pour l’exécution de cette décision, d’autant que Slim Riahi se trouve actuellement à l’étranger ».


En clair, la Tunisie a probablement sollicité Interpol et / ou les autorités britanniques, Slim Riahi étant retourné à Londres, au terme de 8 années d’aventures politico-financière à Tunis ponctuées d’échecs cuisants, s’agissant du gel de ses avoirs, mais surtout de la gestion calamiteuse du Club Africain, l’équipe de football de la capitale toujours en grande difficulté budgétaire, et de la fusion avortée de sa formation politique l’UPL avec Nidaa Tounes.   


 


Hypothétiques fonds libyens


En sus de la nationalité britannique, Slim Riahi résidait en partie en Libye avant la révolution de 2011, année durant laquelle il est rentré en Tunisie. Il y avait alors créé le parti de l’Union patriotique libre et s’était présenté en 2014 à l’élection présidentielle. Riahi a brièvement occupé le poste de secrétaire général du mouvement Nidaa Tounes au moment de la fusion UPL-Nidaa Tounes, en octobre 2018, avant d’être contraint à démissionner dès le 23 janvier 2019.


Dans de précédentes déclarations aux médias, Slim Riahi avait catégoriquement démenti s’être accaparé des fonds appartenant aux fils et à la famille de Mouamar Kadhafi, suite à la chute du régime libyen en 2011.


Riahi avait déposé une plainte, le 23 novembre 2018, auprès du Tribunal militaire permanent de première instance de Tunis contre le chef du gouvernement, Youssef Chahed, certains de ses adjoints, des personnalités politiques ainsi qu’un sécuritaire pour « tentative de coup d’état ». Le procureur général de la justice militaire a décidé de classer sans suite la plainte.


Le 30 novembre 2018, un juge d’instruction a convoqué le plaignant Slim Riahi pour l’entendre. Ce dernier ne s’était pas présenté prétextant se trouver à l’étranger « pour des engagements professionnels ». Une passe d’armes qui fait dire à certains observateurs que Youssef Chahed, actuel chef du gouvernement, artisan d’une « guerre contre la corruption », et futur candidat à la présidentielle, a su retourner en sa faveur un règlement de compte politique, grâce à l’amateurisme de ses adversaires.  


 


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Seif Soudani