Le Séfrou d’Ouadih Dada

 Le Séfrou d’Ouadih Dada

Crédit photos :jadrifari.com – Igor Stevanovic/Science Photo Library – Ouadih Dada- Frédéric Cirou/Altopress/AFP – David Forman/Image Source/AFP – Lee Frost/Robert Harding Heritage/AFP


A mi-chemin entre Fès et Ifrane, Séfrou, réputée pour ses cerisiers et ses vieux remparts se place hors du circuit touristique classique. C’est dans cette ville discrète, au pied du Moyen Atlas, que le journaliste de 2M nous entraîne. “Mes parents sont originaires de Bhalil, un village voisin et je connais cette région depuis ma plus tendre enfance”, explique Ouadih Dada qui apprécie la quiétude de la bourgade qui a abrité l’une des plus grosses communautés juives du Maroc… 



Faire la fête autour de la cerise


Séfrou est la capitale de la cerise et accueille l’un des plus anciens moussems du Maroc. Le moussem désigne dans tout le Maghreb une fête régionale annuelle associée à une célébration coutumière. Le Festival de la cerise, qui se déroule début juin, existe depuis 1920 et célébrera donc bientôt son centenaire. Depuis 2012, il est inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’Humanité par l’Unesco.



Trois jours durant, la ville vit frénétiquement sur un rythme festif. Le clou du spectacle ? L’élection de la “Reine des cerises”, la plus belle fille de la ville ! Et sur la place centrale de la ville, trône une sculpture représentant deux cerises, un clin d’œil à ce fruit qui a si grandement contribué à la notoriété de la cité.



Ecouter le bruit de l’eau


Autre attraction du centre-ville, les cascades constituent un espace naturel alimenté par l’oued Agay où les gens du cru viennent chercher de la fraîcheur par temps chaud. Une pause idéale après une promenade à travers les ruelles de la médina. On peut également déjeuner dans l’un des nombreux restaurants qui se trouvent à proximité. Si vous aimez marcher, prenez le chemin serpentant vers les collines qui surplombent la ville.



Se souvenir du passé à Bab Lmkam


Le rempart qui entoure la médina comporte plusieurs portes d’entrée mais la plus belle reste assurément Bab Lmkam. La ville ancienne est traversée par l’oued Agay qui coule sous plusieurs ponts voûtés, ce qui lui donne un charme particulier. Certaines maisons ont été construites il y a plus de 700 ans. Dans le mellah, l’ancien quartier juif, on notera la présence de nombreux balcons aux grilles en fer forgé ou en bois, typiques de l’architecture hébraïque. En 1950, les juifs représentaient un tiers de la population de Séfrou.



Admirer le ballet des cigognes


Quand les cigognes quittent l’Europe au début de l’automne, elles se dirigent vers l’Afrique du Nord et de l’Ouest. Celles qui font escale au Maroc construisent leur nid au sommet des palmiers. Certaines y restent tout l’hiver, d’autres poursuivent alors leur route vers la Mauritanie ou le Sénégal. A Séfrou, ces oiseaux migrateurs aiment élire domicile au sommet des minarets, ce qui donne un charme supplémentaire à la vieille cité.

Fadwa Miadi