Affaire Cédric Chouviat : les policiers ne seront pas suspendus

 Affaire Cédric Chouviat : les policiers ne seront pas suspendus

Tête de cortège avec hommage et demande de justice pour Cédric Chouviat, mort après une arrestation violente et un plaquage au sol par la police, pour beaucoup, une nouvelle victime des violences policières. AMAURY CORNU / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP

Les avocats de la famille Chouviat ont demandé la suspension des trois agents de police au ministère de l’Intérieur. C’est une fin de non-recevoir pour la Place Beauvau.

 

Voici le courrier que la famille du livreur décédé lors d’un contrôle de police a reçu cette semaine : « Les premiers éléments de l’enquête n’ont pu permettre d’établir que les fonctionnaires avaient commis, lors de l’interpellation de M. Chouviat, un manquement à leurs obligations tel qu’il soit susceptible de justifier d’une mise à l’écart de leur service ». Les avocats de Cédric Chouviat ont aussitôt dénoncé une « culture du déni ».

Fracture du larynx

Le 3 janvier 2020, cet homme a été plaqué et maintenu au sol par trois policiers, après avoir subi un « étranglement arrière », pratique policière très controversée et depuis officiellement remplacée par trois autres techniques.

Cédric Chouviat a été ensuite transporté à l’hôpital. Il est décédé, deux jours plus tard, des suites d’un malaise cardiaque, « avec fracture du larynx », selon les éléments de l’autopsie. Une information judiciaire pour « homicide involontaire » avait été ouverte. Les trois policiers ont été mis en examen. Ce sont eux qui ont pesé sur le corps de la victime et donc très probablement causé la fracture du larynx.

« J’étouffe »

Le livreur décédé après un contrôle de police a répété « J’étouffe » plusieurs fois lors de son interpellation. Des mots qui résonnent particulièrement avec le mouvement américain contre les violences policières, et qui sont la traduction littérale du « I can’t breathe » prononcé par George Floyd, lors de sa mort le 25 mai 2020, aux Etats-Unis.

Les experts ont analysé 13 videos de l’interpellation de Cédric Chouviat, dont l’essentiel a été filmé par la victime elle-même. En 22 secondes, ce livreur a lâché des « J’étouffe », « J’arrête » ou « Arrête » à 7 reprises.

 

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Chloé Juhel