Le général à la retraite, Hocine Benhadid entame une grève de la faim

 Le général à la retraite, Hocine Benhadid entame une grève de la faim

Emprisonné suite à son intervention du 21 septembre 2015


 


Jeté en prison pour avoir critiqué vertement le président Bouteflika et son frère, ainsi que le chef d’état-major Gaïd Salah et le président du FCE Ali Haddad, le général à la retraite, Hocine Benhadid entame une grève de la faim pour réclamer justice. 


 


Arrêté en octobre 2015 suite à son intervention du 21 septembre 2015, sur la webradio Radio M, le général à la retraite, Hocine Benhadid, entame une grève de la faim. Son état de santé est, selon ses avocats, inquiétant.   


« Le général Benhadid risque de mourir parce qu’il a osé citer quelques noms », affirme un de ses avocats, Me Khaled Bourayou, en référence à ladite intervention radiophonique où l’ancien militaire, très critique à l’égard du président Bouteflika et de son frère cadet, Saïd, s’était également attaqué au chef d’état-major de vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah et le président du forum des chefs d’entreprise (FCE), Ali Haddad.    


Selon le collectif d’avocats de la défense, le général à la retraite est accusé « d’avoir participé en connaissance de cause à une entreprise de démoralisation de l’armée ayant pour objet de nuire à  la défense nationale ». Il risque, selon eux, une peine de prison allant de cinq à dix ans. « Il n’y a pas de délit », affirme Me Mustapha Bouchachi, militant des droits de l’homme qui vient de rejoindre le collectif d’avocats de Benhadid, constitué auparavant par Me Khaled Bourayou et Me Bachir Mechri.


« C’est un Algérien qui a exprimé un avis sur la situation en Algérie. C’est un droit constitutionnel (…) Les faits qu’on lui reproche ne peuvent pas dépasser la qualification de délit de diffamation », précise encore Mustapha Bouchachi. Agé de 72 ans et atteint de plusieurs pathologies, le général à la retraite,  maintenu en détention provisoire depuis près de quatre mois, a entamé, mardi dernier, une grève illimitée de la faim et ne prend plus ses médicaments car, assurent ses avocats,  il a épuisé toutes les voies pour réclamer justice.


« Je lui ai rendu visite hier (jeudi) et son état de santé est critique », affirme Me Bouchachi qui affirme que cette affaire « est purement politique ». Selon les avocats, il demande à être transféré dans un hôpital. Cette situation a suscité même une réaction de la part de la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louiza Hanoune. Cette dernière a dénoncé, ce vendredi 19 février, le silence des autorités face à l’état critique dans lequel se trouve le général à la retraite.  


Yacine Ouchikh

Yacine Ouchikh