Appel pour une « marche citoyenne » contre la loi immigration

 Appel pour une « marche citoyenne » contre la loi immigration

Marylise Léon, SG de la CFDT, (2e à partir de la gauche), parmi les 200 personnalités qui appellent à organiser une marche citoyenne, le 21 janvier 2024, contre la loi immigration adoptée au Parlement, le 19 décembre 2023. Thomas SAMSON / AFP

La loi immigration ne passe pas. 200 personnalités ont lancé un nouvel appel pour une « marche citoyenne », le 21 janvier, contre la promulgation de cette loi.

« On est à un tournant : des idées d’extrême droite ont été adoptées à l’Assemblée nationale dans une loi qui renie complètement les valeurs que l’on peut défendre nous, en tant que CFDT », expliquait hier (7 janvier) Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, au micro de France inter. En cause, la loi immigration.

La syndicaliste fait partie des 200 personnalités, pour la plupart responsables associatifs, syndicaux et du monde de la culture, appelant à organiser une « marche citoyenne », le 21 janvier prochain, dans toute la France. Objectif affiché : « pour pouvoir manifester contre cette loi qu’on a, nous, qualifié de « déchéance de fraternité » ».

Extrême droite

Depuis le vote de la loi immigration, le 19 décembre, plusieurs associations et syndicats ont lancé différents appels à ne pas promulguer cette loi.

Pour ces derniers, cette loi reprend une part conséquente du programme historique de l’extrême droite, dont la préférence nationale, la déchéance de nationalité ou encore la criminalisation des personnes sans-papiers.

Divers manifestations et rassemblements ont déjà eu lieu dans différentes villes de France.

Désobéissance civile

Certaines collectivités ont déjà indiqué leur intention de refuser l’application de certaines mesures qu’elles estiment discriminatoires.

Ian Brossat, sénateur de Paris et porte-parole du PCF, rappelait hier, au micro de France info que la capitale n’appliquera pas des mesures bien précises :

« Au nom de quoi devrait-on priver d’allocation personnalisée d’autonomie des gens qui sont là en situation régulière ? La ville de Paris maintiendra ces aides et cela l’honore ».

Interrogations balayées

Malgré les différentes interrogations émises par certains parlementaires et membres de la majorité, avec notamment la démission du ministre de la santé Aurélien Rousseau, le gouvernement regarde vers l’avant.

Olivier Dussopt, ministre du Travail, tentait, hier, de justifier les interrogations suscitées par cette loi immigration :

« Tous les parlementaires de la majorité, sans exception, soutenaient le texte du gouvernement tel que nous l’avons présenté avec Gérald Darmanin. Et en décembre (…) après que la commission mixte paritaire a trouvé un arrangement et un compromis (…) il a été demandé aux députés de voter pour un texte qui n’était plus vraiment celui du gouvernement ». 

Le Conseil constitutionnel devrait se prononcer sur la loi immigration d’ici la fin janvier.

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Charly Célinain