Arrivée en fanfare de Geoffroy Lejeune au JDD

 Arrivée en fanfare de Geoffroy Lejeune au JDD

Les journalistes du JDD sont en grève depuis plus d’un mois, ils refusent d’être dirigés par Geoffroy Lejeune, ancien rédacteur en chef de l’hebdomadaire français d’extrême droite Valeurs Actuelles.

JDD. Le nouveau directeur de la rédaction prend ses fonctions au Journal du Dimanche aujourd’hui. Les journalistes sont en grève depuis plus d’un mois.

Il était le soutien d’Eric Zemmour à l’élection présidentielle. C’est cet engagement politique qui gêne la rédaction du JDD, mobilisée donc contre son arrivée six dimanches de suite, depuis le 22 juin.

Dans un communiqué, les journalistes indiquent refuser d’être dirigés par Geoffroy Lejeune, « dont les valeurs sont en totale contradiction avec celles du JDD », et demandent au groupe d’« offrir aux journalistes des garanties d’indépendance juridique et éditoriale ».

La rédaction doit se prononcer à nouveau aujourd’hui sur la suite du mouvement, inédit dans l’histoire du journal et qui, par sa longueur, dépasse notamment les grèves historiques d’i-Télé en 2016 (31 jours) et de Radio France en 2015 (27 jours), mouvements qui se sont à chaque fois soldés par des départs massifs.

Main de Vincent Bolloré

Même si Arnaud Lagardère, le patron du groupe, s’en défend, nombre d’observateurs voient dans cette nomination la main du milliardaire Vincent Bolloré, aux opinions réputées ultra-conservatrices. Vivendi, groupe de M. Bolloré, est en effet en train d’absorber Lagardère, propriétaire du JDD, de Paris Match et d’Europe 1, après une offre publique d’achat réussie.

Inscription dans la charte de déontologie

Selon les journalistes, les négociations avec le groupe ont échoué tant sur les conditions sociales en cas de départ des journalistes que sur le volet rédactionnel : la direction a refusé d’inscrire dans une charte de déontologie l’interdiction de « toute publication de propos racistes, sexistes et homophobes ».

La rédaction réclame cette inscription, alors que Valeurs Actuelles a été condamné, sous la direction de Geoffroy Lejeune, à une amende de 1 000 euros avec sursis, pour injure publique à caractère raciste envers la députée LFI Danièle Obono.

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Chloé Juhel