Athlétisme. Yanis Meziane : « Je ne vais pas aux Mondiaux pour faire de la figuration »

 Athlétisme. Yanis Meziane : « Je ne vais pas aux Mondiaux pour faire de la figuration »

Yanis Meziane, lors des Championnats d’Europe d’Athlétisme Munich 2022 le 18 août 2022, à l’Olympiastadion de Munich, Allemagne. Jean-Marie / KMSP / KMSP via AFP

A 21 ans, Yanis Meziane s’impose de plus en plus comme le grand espoir du 800 m français. A Monaco, le 22 juillet dernier, il a encore battu son record en courant en 1.44.30, signant la 3è meilleure performance tricolore de l’année. Champion d’Europe Espoirs, second aux Championnats de France, Yanis Meziane sera présent aux Mondiaux d’athlétisme de Budapest (Hongrie) qui démarrent le 19 août. Celui qui vit à Etampes, dans l’Essone, a pris le temps de nous répondre.

 

LCDA : Comment avez-vous découvert l’athlétisme ?

Un peu par hasard. En 2008, j’ai six ans et je regarde à la télé les Jeux olympiques à Pékin où l’équipe de France de handball rayonne. Je dis alors à mon père « Je veux faire du hand ». Il accepte mais il m’inscrit quand même dans un club d’athlétisme ! Et j’ai tout de suite été séduit par ce sport où tu peux faire plusieurs disciplines à la fois.

Et la découverte avec le 800 m ?

Elle s’est faite tardivement. A l’école primaire, je participais au cross que je gagnais toujours, mais au collège, j’étais un athlète moyen. A 17 ans, je me qualifie, un peu à ma surprise, aux Championnats de France, dans deux disciplines, le 400m et le javelot. Je crois que je finis 4e sur le 400 et 7e au javelot.

C’est prometteur, alors avec mon coach, on décide de se concentrer sur le 400m. Mais très vite, on se rend compte que ma réserve de vitesse est limitée et qu’il y a plus de potentiel sur le 800m. Au début, pour ma première saison, c’est difficile.

En 2019, je termine la saison avec un chrono de 1.55. Deux ans plus tard, je descends à 1.47. En juillet dernier, j’ai couru en 1.44 à Monaco. En quatre ans, j’ai amélioré mon record de onze secondes. On avait vu juste avec mon coach, le 800m me va bien.

Vous êtes né au Japon ?

Oui mais malheureusement, je n’en ai aucun souvenir. Mon père a obtenu un poste d’enseignant-chercheur sur l’ile d’Okinawa au Japon, – c’était son premier travail -, et six semaines après ma naissance, avec ma mère, allemande, ils sont revenus en France.

Un an et demi après notre retour, ils sont partis en Australie où mon petit frère est né. A l’âge de six ans, on est revenu vivre définitivement en France. Je résume : je suis né au Japon, mon frère en Australie et ma sœur dans le 91! (Rires)

Comment se déroule votre entraînement ?

Je m’entraîne sept à huit fois par semaine, ce qui pour certains athlètes de haut niveau est peu, j’en suis conscient. Je fais trois séances de pistes, une de musculation, le reste, je fais du fractionné sur route ou une séance de côtes. J’ai toujours fonctionné ainsi et pour l’instant, cela me réussit.

Vous êtes qualifié pour les Mondiaux à Budapest. Quel est votre objectif ?

J’ai déjà atteint l’objectif que je m’étais fixé cette année en remportant les Championnats d’Europe des moins de 23 ans. Bien entendu, je donnerai le maximum à Budapest. Je sais que j’ai une carte à jouer, mes 1.44.30 m’ont donné confiance.  Je ne vais pas aux Mondiaux pour faire de la figuration.

Comptez-vous à l’approche des Jeux olympiques de Paris où vous avez de grandes chances de vous qualifier, mettre vos études d’ingénieur en stand-by (NDLR : études d’ingénieur en agroalimentaire à La Sorbonne), afin de vous concentrer uniquement sur le 800m ?

Non, j’ai besoin d’aller en cours. J’ai besoin de voir mes amis, de sortir avec eux, ça me permet de penser à autre chose. J’en ai besoin pour mon équilibre. Bien sûr, je ne me couche pas tard et je ne fais pas d’excès. Je reste avant tout un sportif de haut niveau.

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Nadir Dendoune