« Mon frère », un film sur la violence des mineurs

 « Mon frère », un film sur la violence des mineurs

« Mon frère »


C’est l’histoire d’un gamin qui ne devait pas se retrouver là. Teddy plonge dans la violence d’un centre éducatif fermé. Le film de Julien Abraham sort le 31 juillet.


L’histoire se déroule entre quatre murs d’un centre éducatif fermé où des mineurs attendent d’être jugés. Teddy, interprété par le rappeur MHD, est « le nouveau » que les autres décident de tester. Personnage mutique, qui vogue entre séance de psycho-boxe, où il est invité par la psychologue, jouée par Aïssa Maïga, à « replonger dans son corps, dans ses sensations », et tentatives de coups de pression assenés par ses camarades, à la cantine ou dans la cour du centre.


Pourtant, « personne ne m’impressionne ici », crache-t-il sans détourner le regard. On ne sait pas ce qui a mené Teddy ici. On le découvrira plus tard, au fil de l’histoire. Entre-temps, il y un autre personnage : Andy, le petit frère de Teddy. Bien plus jeune, il souffre de l’absence de son aîné. Les deux s’inquiètent viscéralement l’un pour l’autre. Très vite apparaît la violence d’un père, l’abandon d’une mère. Et deux frères qui se débattent, au sens propre comme au figuré.


« On court ! »


Le ton est juste, l’histoire est crue et les personnages ont l’air terriblement vrai. Le récit de « Mon frère » transporte le spectateur sans le lâcher, de bout en bout. Les sourcils se froncent souvent face aux images, très dures, un rictus peut apparaître vite fait lorsque le personnage d’éducateur joué par Matthieu Longatte, aka Bonjour tristesse, se fait « humilier » par des gamins ou « secourir » par Papou, un autre éducateur, interprété par Almamy Kanouté.


Et il y a aussi ces tristement savoureuses réponses aux questions : « C’est quoi une racaille ? » « Les Noirs et les Arabes ! » ou « Et s’il y a un flic, on fait comment ? »… « Ben, on court ! ».

Chloé Juhel