Discriminations, violences policières, la France dans le collimateur de l’ONU

 Discriminations, violences policières, la France dans le collimateur de l’ONU

Les représentants de plusieurs pays au Conseil des droits de l’homme de l’ONU, ont critiqué les violences policières déployées lors des manifestations en France. © AFP

Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU examinait hier (1er mai) la situation de la France. La discrimination et les violences policières sont plus particulièrement pointées.

« Nous recommandons à la France d’intensifier ses efforts pour lutter contre les crimes et les menaces de violence, motivés par la haine religieuse, tels que l’antisémitisme et la haine antimusulmane ». Une critique qui émane de Kelly Billingsley, la représentante américaine du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

Tous les Etats membres des Nations unies sont régulièrement soumis à un examen de la situation des droits de l’homme dans le pays. Hier, c’était donc le tour de la France, et le Conseil a soulevé des problèmes de discriminations mais aussi de respect des droits de l’homme par les forces de l’ordre.

Maintien de l’ordre

Depuis plusieurs mois, plus particulièrement depuis l’utilisation de l’article 49.3 pour faire adopter la réforme des retraites, la France est en proie à de nombreuses manifestations, parfois émaillées de violences.

Les images des interventions policières, parfois violentes elles aussi, font le tour du monde. Les représentants de la Russie, du Luxembourg, de la Suède ou encore de l’Iran ont critiqué les violences policières dans l’Hexagone.

« L’usage de la force est strictement encadré, contrôlé et, en cas de faute, sanctionné », a réagi la conseillère juridique du ministère de l’Intérieur Sandrine Balim. Cette dernière a par ailleurs rappelé que depuis 2014, dans un souci de traçabilité de leurs actions, les agents des forces de l’ordre avaient notamment l’obligation de porter un numéro d’identification individuel (RIO).

RIO

Depuis le 1er janvier 2014, le port du numéro RIO (Référentiel des identités et de l’organisation) a été rendu obligatoire pour les policiers et les gendarmes. Cependant, il semblerait que cette obligation ne soit pas strictement respectée.

Le 5 avril dernier, après avoir été saisi par plusieurs associations des droits de l’homme, le Conseil d’Etat avait bien constaté ce non-respect de l’obligation de porter le RIO, mais il avait refusé de forcer le ministère de l’Intérieur à prendre des mesures supplémentaires pour imposer aux agents des forces de l’ordre le port du numéro.

>> A lire aussi : Tunisie. Explosion de la violence dans les stades : la société et l’Etat impuissants

Charly Célinain