Obama en visite dans une mosquée pour défendre la liberté de (toute) religion

 Obama en visite dans une mosquée pour défendre la liberté de (toute) religion

Le président américain a dénoncé les propos « inexcusables » de certains candidats républicains à la Maison blanche. Jewel Samad/AFP


Barack Obama s’est rendu mercredi dans une mosquée pour défendre la liberté de religion, mais aussi pour dénoncer, selon les termes de la Maison Blanche, la « stratégie cynique » de certains ténors républicains qui alimentent les amalgames entre islam et terrorisme. Lors de cette visite de la Société islamique de Baltimore, il a notamment rencontré des représentants de la communauté musulmane.


 


Six ans depuis le discours du Caire


En se déplaçant, à neuf mois du scrutin qui désignera son successeur, dans une mosquée de Baltimore (Maryland, nord-est des États-Unis), le président américain veut marquer les esprits. C'est la première fois, depuis son arrivée au pouvoir, qu'il se rend dans un lieu de culte musulman sur le sol américain.


Cette visite chargée en symboles intervient sept ans après sa prise de pouvoir et plus de six ans après le discours du Caire (juin 2009). Dans cette allocution, entamée en arabe par un « Salam aleikum » (« Que la paix soit sur vous »), Barack Obama avait appelé à tourner la page d'un « cycle de méfiance et de discorde » entre les États unis et le monde musulman. Un discours qui semble resté lettre morte en raison de la montée de la menace terroriste et de la recrudescence de l’islamophobie aux États-Unis alimentée par certains candidats à la présidentielle.


 


« Rhétorique inexcusable »


Depuis que le milliardaire Donald Trump, candidat à la Maison Blanche, a proposé d'interdire, temporairement, l'accès des musulmans aux États-Unis par crainte d'attentats jihadistes, le président américain dénonce sans relâche la tentation de jouer sur les peurs et met en garde contre les stéréotypes « contre-productifs ».


« Récemment nous avons entendu une rhétorique inexcusable contre les musulmans américains, des propos qui n'ont pas leur place dans notre pays », a déclaré le président américain lors de cette visite. « Lorsque des politiques insultent les musulmans (…), cela ne nous rend pas plus en sécurité », lançait-il déjà début janvier devant les deux chambres du Congrès. « C'est une trahison de ce que nous sommes en tant que pays. »


 


Appel à la réflexion des musulmans


Selon le Pew Research Center, environ 3,3 millions de musulmans vivent aux États-Unis, représentant environ 1 % du total de la population. Cette proportion devrait doubler d'ici 2050. En novembre, quelques jours après les attentats de Paris, le président américain avait martelé que l'organisation État islamique (EI), qui a revendiqué cette tuerie, n'était « aucunement représentative » de l'écrasante majorité des musulmans lors d'une conférence de presse à Antalya en Turquie


« Ce qui est également vrai, avait-il souligné, c'est que les organisations terroristes les plus cruelles aujourd'hui sont des organisations qui affirment parler au nom des vrais musulmans. » « Et je pense que les musulmans à travers le monde – leaders religieux ou politiques, mais aussi citoyens ordinaires – doivent se poser de réelles questions sur ce qui a permis à ces idéologies extrémistes de prendre racine, même si cela ne touche qu'une toute petite partie de la population. »


Rached Cherif


(Avec AFP)

Rached Cherif