Expulsion suspendue pour l’imam H. Iquioussen, Darmanin fait appel

 Expulsion suspendue pour l’imam H. Iquioussen, Darmanin fait appel

Imam Hassan Iquioussen (G) – FRANCOIS LO PRESTI / AFP / 2004

Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a fait appel devant le Conseil d’Etat, suite à la décision du TA de Paris de suspendre l’expulsion de Hassan Iquioussen.

 

Un revers inacceptable pour le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Vendredi dernier (5 août), le tribunal administratif de Paris annonçait la suspension de l’expulsion de l’Imam Hassan Iquioussen. « Le seul motif tiré de l’existence d’actes de provocation explicite et délibérée à la discrimination à l’égard des femmes ne (peut) justifier la mesure d’expulsion sans porter une atteinte grave et manifestement disproportionnée à son droit à mener une vie privée et familiale normale » estimait la justice administrative. De nationalité marocaine, M. Iquioussen est né en France, y a toujours vécu et fondé une famille.

Appel

Ce week-end, le JDD révélait que l’Imam était fiché S depuis 18 mois, selon des sources policières. Le 28 juillet dernier, Gérald Darmanin annonçait son intention de faire expulser le prédicateur l’accusant d’avoir tenu, ces dernières années, des propos antisémites, homophobes et misogynes. Dès l’annonce de la décision du TA de Paris, le ministère de l’Intérieur indiquait via un communiqué : « Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, bien décidé à lutter contre ceux qui tiennent et diffusent des propos de nature antisémites et contraires à l’égalité entre les femmes et les hommes, annonce faire appel devant le Conseil d’Etat ».

Le droit

Dès vendredi, sur Twitter, l’avocate de M. Iquioussen, Me Simon, se félicitait du fait que le droit ait primé dans cette affaire. Une satisfaction partagée par la Ligue des Droits de l’Homme (LDH) qui avait soutenu la requête en référé liberté contre l’arrêté d’expulsion contre M. Iquioussen, « tout en condamnant certains des propos que l’intéressé aurait pu tenir par le passé ». 

« Si le tribunal retient l’existence de propos rétrogrades tenus sur la place de la femme en 2018, il considère devoir les mettre en relief avec le fait que l’intéressé est né en France, y a toujours vécu et y a fondé une famille (…) La LDH se félicite de ce rappel au droit et au respect des libertés fondamentales adressé au ministre de l’Intérieur », indiquait vendredi l’association dans un communiqué. 

Suite à l’appel de Gérald Darmanin, le Conseil d’Etat rendra sa décision avant la fin de l’été.

 

>> Lire aussi : 

Gérald Darmanin prépare une loi pour faciliter l’expulsion des délinquants étrangers

 

Charly Célinain