Fashion Week : Naja Saadé célèbre la Méditerranée à Paris

 Fashion Week : Naja Saadé célèbre la Méditerranée à Paris

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Naja Saadé est un combattant. Ce créateur de mode libanais produit, malgré les difficultés, ses robes et accessoires haute couture au nom de sa marque dans son pays. Il  est venu à Paris présenter sa nouvelle collection « Femmes d’Azur » lors de la Fashion Week. Entretien

Le Courrier de l’Atlas : D’où vous vient cette passion pour la mode ?

Naja Saadé : Elle me suit depuis l’enfance. Au départ, je voulais créer quelque chose parce que j’étais un enfant turbulent qui aime découvrir le monde qui l’entoure. J’ai commencé à dessiner à l’âge de 4 ans. A 6 ans, j’ai confectionné ma première robe pour la poupée de ma soeur (rires). J’étais fasciné également par les rideaux car j’aimais bien les tissus et les couleurs de tissus.

LCDA : Du coup, vous vous mettez à suivre des études de mode après votre bac,…

Naja Saadé : Non. J’étais un brave garçon à l’école. Quand on est jeune, tout le monde aimerait vous voir médecin, avocat ou un métier aux longues études. Pour ma part, je me suis orienté vers des études de radiologie médicale. J’ai même exercé pendant 7 ans dans un hôpital de Beyrouth. Mais, j’ai vite compris que je ne pourrais pas passer à coté de mon rêve d’enfance. Je suis retourné alors à l’Université mais cette fois-ci dans la section stylisme et modélisme. Ce n’était pas facile de prendre cette décision mais j’étais plein de courage quand je me suis lancé. Je savais que j’allais réussir parce que je le faisais par passion.

LCDA : Comment voyez-vous la mode ?

Naja Saadé : La mode est un rêve, je dirais même que  la mode est un art. Chaque jour, j’ai un rêve qui débute et qu’il faut que je fasse aboutir. Je suis un être passionné. Cela me pousse et m’aide. J’aime le feed back des clientes qui viennent dans la maison de couture de Naja Saadé. Elles veulent être distinguées et cela m’encourage à être plus obsessionnel avec ce métier.

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LCDA : Pourquoi vous êtes vous lancé dans la mode féminine plutôt que masculine ?

Naja Saadé : Avec la mode féminine, on entre dans un univers plus large de créativité. Cela concerne autant les tissus, les broderies, patrons, coupes. La féminité est aussi importante. Elle donne du sens et de la valeur à la robe ou au vêtement qu’elle porte. Je m’adapte pour chaque robe. Une robe de mariage doit s’ancrer dans le thème que j’ai choisi. Pour des costumes du soir d’été ou d’hiver, cela peut toucher d’autres sentiments. J’aime bien ressentir et laisser mon inspiration divaguer selon mes envies. C’est cela être artiste. Tous les jours, nos sentiments se renouvellent.

LCDA : Vous créez vos vêtements de haute couture au Liban. Les produisez-vous là-bas aussi ?

Naja Saadé : Oui, bien sûr. Il y a beaucoup de talents dans mon pays. Toutes nos robes sont produites au Liban. Une main d’oeuvre très spécialisée est présente. Cela va de la broderie à la couture en passant par les patrons ou les finitions. De plus, j’aime entrer dans tous les détails.

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LCDA : Pourquoi avoir choisi Paris pour présenter votre nouvelle collection « Femmes d’Azur » ?

Naja Saadé : Nous avons déjà fait des défilés au Liban, en Arabie Saoudite, au Qatar, aux Emirats et au Koweit. Nous avons choisi d’en faire un à Paris car c’est la capitale de la mode et du luxe. C’est une échéance qui est importante pour chaque créateur. C’est aussi l’occasion de voir ce qui se fait dans l’univers de la mode. Dans notre cas, nous avons voulu montrer notre collection « Femmes d’Azur ». Les couleurs sont variées et vives, car c’est ce qui caractérise la Côte d’Azur. Cette collection est une escapade de l’aube jusqu’à la nuit. Pour chaque étape de la journée, nous avons des costumes adéquats. Pour les accessoires comme la ceinture, nous avons repris le symbole de la mouette que l’on retrouve dans la Mer Méditerranée. Notre collection parle de soleil, de vacances,…Cela est très commun et sert de pont entre la Côte d’Azur et la Méditerranée.

 

Yassir Guelzim

Yassir GUELZIM

Journaliste Print et web au Courrier de l'Atlas depuis 2017. Réalisateur de documentaires pour France 5.