Avec « Banlieues patriotes », le FN confirme son intérêt pour l’électorat de banlieue

 Avec « Banlieues patriotes », le FN confirme son intérêt pour l’électorat de banlieue


Le Front national (FN) a lancé il y a quelques jours sa campagne pour les régionales de décembre dans les quartiers sensibles de la banlieue parisienne, espérant attirer des voix parmi les électeurs de confession musulmane. À l’initiative du secrétaire départemental de Seine-Saint-Denis Jordan Bardella, le parti d’extrême droite souhaite pérenniser son implantation dans les quartiers à travers la création d’un nouveau collectif dédié aux banlieues dans la foulée des élections.


 


À 20 ans, Jordan Bardella est le plus jeune « plus jeune secrétaire départemental » du FN. Il souhaite voir le parti s’implanter durablement dans les banlieues, en particulier les quartiers difficiles. Avec la tête de liste FN en ile de France, Wallerand de Saint-Just, il mène déjà campagne dans les cités. Plus de 600 000 tracts ont été envoyés par La Poste aux habitants des banlieues parisiennes, dont une proportion importante d’électeurs de confession musulmane.


Pour consolider cette implantation, le parti de Marine Le Pen va créer le collectif « Banlieues patriotes ». Il s’agit du septième collectif du FN après notamment Comef (mer et francophonie), Clic (culture) ou encore Audace (jeunes actifs).


Également chargé de mission au sein de la cellule « veille et prospective » de Florian Philippot, vice-président du parti, Jordan Bardella explique au Figaro cibler les « oubliés des banlieues ». Il a également adopté comme slogan « Musulmans peut-être, mais Français d'abord » pour tenter de prouver que le FN n’est pas hostile à l’islam, mais les musulmans « doivent respecter les règles de la laïcité », explique Wallerand de Saint-Just.


Même si les sondages le donnent troisième en Ile de France, derrière Les Républicains et le Parti socialiste, le Front national ne s’avoue pas vaincu à quelques semaines du scrutin. Les récents sondages pointent une progression des intentions de vote en faveur du parti d’extrême droite, le plaçant juste quatre points derrière les socialistes (24%). En Seine-Saint-Denis, département au cœur de la stratégie de conquête des banlieues, le FN avait même culminé à plus de 50% dans certaines communes aux élections européennes de 2014. De quoi nourrir des espoirs pour les régionales et des inquiétudes chez les partis républicains.


Rached Cherif

Rached Cherif