Élections législatives à Lyon : les petits arrangements fiscaux du candidat d’En Marche

 Élections législatives à Lyon : les petits arrangements fiscaux du candidat d’En Marche

Bruno Bonnell


Tout commence quand un lanceur d'alerte nous contacte il y a quelques jours. Il dit qu'il a des informations gênantes sur un certain Bruno Bonnell, un chef d'entreprise lyonnais, candidat aux élections législatives qui se présente sous les couleurs d'En Marche dans la sixième circonscription du Rhône. Sa principale adversaire n'est autre que Najat Vallaud-Belkacem, l'ancienne ministre de l'Education. Il y est question de paradis fiscal mais aussi d’un astucieux tour de passe-passe pour ne pas payer l’impôt sur la fortune (ISF) et même l’impôt sur le revenu.


Une situation gênante pour Emmanuel Macron. Dans cette France désabusée à l’égard du politique, le président de la République a promis de mettre de l'ordre. Ironie du sort : il faut un arrêt de la cour d’appel de Lyon, que nous avons pu consulter, daté du 14 février 2011, opposant Bruno Bonnell à son ex-femme Sylvie, pour mettre en lumière les petits arrangements fiscaux du candidat Bonnell. 


Ce dernier est convoqué devant le juge parce qu'il refuse le montant de la pension alimentaire qui a pourtant été fixé par le tribunal de grande instance de Lyon en 2005. Alors, les avocats de son ex-conjointe se penchent sur la réalité des biens détenus par le mari réfractaire.


L’ancien boss d’Infogrames et Atari possède toujours à 100% une société, BB26. A l’époque il est domicilié à New-York. Au lieu d'ouvrir sa société BB26 de ce côté-ci des États-Unis, il choisit, sur les conseils de ses avocats, de le faire dans le Delaware, un paradis fiscal connu de tous…


D’après les avocats d’ex-Madame Bonnell, il aurait aussi dans sa manche une propriété dans le Gard, une co-propriété d’un château du Beaujolais, il serait administrateur de Danone et investisseur dans quelques PME. En dissimulant des sociétés au Delaware, et ce qu’elles lui rapportent, Bruno Bonnell a évité de s’acquitter des impôts dus.


Ce mercredi Bruno Bonnell se justifie dans un communiqué. Sans pour autant nier l’existence d’une société au Delaware, il précise : « Les aléas de la vie m’ayant forcé à revenir en France en août 2007, cette société est en sommeil depuis ».


Quant à la non-déclaration de revenus, il la justifie ainsi : « Si je n’ai pas payé d’impôt sur le revenu en 2008 et 2009 c’est que, comme la loi l’impose, la pension alimentaire versée à mon ex-femme est incluse dans ma déclaration des revenus et prise en compte pour le calcul de cet impôt. »


À quelques jours du premier tour des élections législatives, après l’affaire Ferrand, il faut s’attendre à d’autres affaires gênantes pour le camp du président de la République. La prochaine pourrait bien être l’affaire Bonnell…


Nadir Dendoune

Nadir Dendoune