Luttes de l’immigration et antiracistes : « mettre de côté les ego »

 Luttes de l’immigration et antiracistes : « mettre de côté les ego »

L’université Paris-Diderot (13ème). CHRISTOPHE LEHENAFF / PHOTONONSTOP / AFP


 


Deux journées consacrées aux luttes de l'immigration et aux luttes antiracistes. Non, ce n'est certainement pas assez mais déjà suffisant pour pousser la réflexion sur plusieurs décennies de luttes.


 


Ce week-end (19 et 20 septembre), lors du colloque international organisé à l'Université Diderot (Paris 13ème), les militants, et autres engagés, ont pu partager leurs expériences et mettre en commun des savoirs ou des pratiques pour mieux porter leur lutte. Un travail qui n'a peut-être pas assez été fait permettant ainsi aux décideurs de continuer à nier les problèmes…


 


Accompagner


Conférences, ateliers ; les deux journées ont été riches en débats. Lors d'un atelier sur les stratégies d'organisation, le problème de la prise de parole et de l'usage des médias a rapidement fait surface. Si les relations avec les médias sont encore non négligeables pour obtenir une certaine visibilité, la démocratisation des moyens de communications (réseaux sociaux notamment) permet aux associations locales de développer, encore plus, le « Do it yourself ».


Pour exemple, le collectif Petit Bard-Pergola (Montpellier) a pu être initié à la vidéo par l'association Les Ziconophages. Une association d'éducation à et par l'image pour porter la parole, afin que cette dernière sorte des quartiers. Christelle, membre de l'association, explique la démarche : « Nous leur avons fait une rapide formation de prise d'images et nous venions, une fois ou deux par semaine pour faire le montage avec eux. Notre positionnement est d'être là juste pour accompagner ». Acquérir des compétences, être de moins en moins dépendants est absolument crucial pour l'avenir des luttes locales, l'objectif étant de se faire entendre.


 


Unité ?


S'il semble évident aujourd'hui que les mobilisations s'ancrent souvent dans le « local », Salika Amara, militante de la première heure et présidente de l'association Filles et Fils de la République (FFR), rappelle que les problèmes dépassent ce cadre : « Ils [Les politiciens, ndlr] essaient de minimiser les problématiques pour les rendre uniquement locales. Ce qu'ils ne veulent pas entendre c'est que c'est à l'échelon national. Ce qu'il se passe à Montpellier, se passe aussi au Blanc-Mesnil, dans le Val-de-Marne, à Paris… ».


Le constat étant fait, tout le monde s'accorde sur la nécessité de s'unir pour combattre : « Pour l'instant nous sommes de nombreux groupes à combattre les mêmes choses chacun dans son coin. Il va falloir essayer de s'entendre et mettre de côté les ego des uns et des autres ». A peine une dizaine minute après que madame Amara ait prononcé ces mots, une personne s'élevait déjà pour déplorer le fait que certains acteurs « historiques » des luttes de l'immigration n'aient pas été invités pour ces journées…


Un bon exemple du chemin qu'il reste à parcourir pour mettre les ego de côté afin que les différentes mobilisations travaillent ensemble, dans le même sens, et ce, toutes générations confondues.


 


F. Duhamel


 

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