Pantin : une mère de famille agressée par la police

 Pantin : une mère de famille agressée par la police


 


Son frère Nordine Isnasni, bien connu des milieux militants, puisqu’il est le co-fondateur du Mouvement de l’Immigration et des banlieues (MIB), est toujours très en colère, 48 heures après les faits. Et il y a de quoi. Samedi 26 décembre, sa sœur Zahra s’est fait tabasser par les flics et sans les images tournées par une des voisines du quartier, l’affaire aurait été sans doute été étouffée.


 


Rappel des faits. Pantin : il est 15h30 quand Bilal, 18 ans et Wassib, 15 ans et demi, les deux fils de Zahra discutent avec d’autres amis dans le hall de leur immeuble. La police arrive. « Ils étaient déjà venus il y a quinze jours. Il y avait eu un gros problème alors : un des flics avait frappé mon plus jeune neveu au niveau de la testicule. Résultat : il avait dû être opéré », raconte Nordine. « C’est normal que ma sœur se soit inquiétée pour ses enfants alors. C’est là qu’elle est descendue pour aller voir de plus près », continue celui qui est également conseiller municipal à Nanterre (92).


Zahra demande alors aux flics d’arrêter de s'en prendre à ses gamins. « Le policier lui a dit de fermer sa gueule », s’indigne Nordine. Zahra, indignée, proteste. « Elle ne les a pas insultés, elle a juste protesté et elle avait le droit de le faire : elle avait peur pour ses enfants », plaide son frère. Les policiers s’en prennent à elle et la ruent de coups. La scène est filmée par une voisine. Les images parlent d'elles-mêmes. 


Les deux fils sont embarqués et sont toujours à l'heure actuelle (près de 48h après les faits) en garde à vue. « La police est maligne : elle leur a collé un outrage à chacun. Elle sait qu’elle est en tort et elle se protège comme elle peut », peste Nordine.


Zahra est allée très vite à l’hôpital. Elle souffre d’une entorse au doigt, et de diverses contusions, au dos et au coude. Elle ne pourra pas aller travailler pendant au moins dix jours.


« On ne va pas en rester là », promet Nordine. « Il y a eu trop de fois où on s’est laissé faire. Et même si notre parole ne vaut pas grand-chose en République, on va se battre jusqu’au bout ». La famille a déjà fait appel à plusieurs avocats.


 


Nadir Dendoune

Nadir Dendoune